Depuis les événements malheureux survenus sur le tronçon Yaoundé-Douala le 21 octobre 2016 suite au déraillement du train près de la gare d’Eséka, tout se passe comme si un mauvais esprit s’était emparé de la compagnie ferroviaire.
De février 2021 à mars 2022, la Cameroon Railways (Camrail) a enregistré 13 « incidents » sur ses différentes lignes dans le pays, mentionne notre source. La collision survenue le 29 mars 2021, au passage à niveau du PK191+750 qui a couté la vie à plusieurs personnes et causé des dégâts importants sur la voie ferrée en est une illustration parmi tant d’autres. Des incidents conduisant à des ruptures de trafic.
Suppression de plusieurs trains sur la ligne
Le concessionnaire du transport ferroviaire au Cameroun a annoncé le 3 mars dernier, la suppression des trains 181 et 184 assurant la liaison entre Douala et Yaoundé suite à « un incident survenu sur la voie le mercredi, 02 mars 2022 entre les gares de Ngoumou et de Makak. » Annonce le communiqué de la Cameroon Railways.
Il est à mentionner qu’avant ce dernier incident, un mois avant la compagnie avait supprimé les trains 185 et 186 sur le même tronçon à cause de l’ « incident survenu à la gare de Menloh Maloume (PK171+100) le 1er février ». Les incidents sur la voie ferrée depuis 2020 sont de plus en plus préoccupants. 14 collisions sur les passages à niveau et traversées clandestines avec des pertes en vie humaine parfois enregistré au cours de cette année. Dès lors, on est en droit des se poser la question de savoir si Camerail était devenu un ange de l’apocalypse pour ses usagers au Cameroun ; sinon d’où vient le déclic ?
Des incidents justifiés par de nombreux facteurs
A en croire certains témoignages, ces nombreux décès et incidents sont dus parfois au dysfonctionnement des barrières automatiques se trouvant dans certains passages à niveau : « A Obobogo (Yaoundé), les barrières ne se baissent pas automatiquement lors du passage du train. Ce qui met en danger la vie des usagers de a route à cet endroit. »
Pour Camrail, la faute ou la cause de ces incidents reviens aux usagers qui respectent pas « les règles du code de la route, et particulièrement au franchissement des passages à niveau. » La compagnie de transport ferroviaire au Cameroun accuse en outre les populations riveraines de « créer des traversées clandestines de la voie ferrée sans respecter les règles de sécurité. » Il revient de nos constats qu’au niveau des quartiers Elig-Edzoa et Obobogo à Yaoundé, les riverains ont des maisons dans les surfaces considérées comme emprises de la voie ferrée. Une situation qui est favorable aux traversées incontrôlées et parfois des jeux d’enfants sur le chemin de fer. Les pouvoirs publics du pays en collaboration avec la Camrail doivent lutter efficacement contre l’occupation de la voie ferrée et de ses emprises par des populations que ce soit pour des raisons de logement ou de commerce.
Il faut souligner qu’il y a un autre fait qui semble tombé dans les oubliettes pourtant qui pourrait avoir un impact non négligeable dans la résolution mystique de ces incidents. L’on se rappelle que la question d’indemnisation des victimes du déraillement d’Eséka le 21 octobre 2016 avait fait couler beaucoup d’encres et de salives et généré beaucoup de mécontentement. Les victimes s’indignaient du fait qu’elles avaient pour certaine reçu des modiques sommes de 3 000 Fcfa et 7000 pour les autres. Jusqu’à ce jour, la promesse d’indemnisation faite aux victimes n’a jamais été tenue. Dans la tradition Bantou ces cris des victimes pourraient jeter l’anathème sur ce trajet et justifier les nombreux incidents observés.