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dimanche, 8 septembre 2024

Mali-Côte d’Ivoire : la tension grimpe à nouveau entre les deux voisins

La situation reste tendue entre la Côte d’Ivoire et le Mali au sujet des 46 mercenaires ivoiriens incarcérés à Bamako.

Le pays d’Alassane Ouattara vient d’opposer un niet aux conditions émises par le gouvernement Goita. Le pays qualifie ces conditions de « chantage inacceptable » et appelle à l’organisation d’un sommet ouest-africain sur la question « dans les meilleurs délais », d’après sa réponse rendue publique le 14 septembre dernier. Au lendemain de cette déclaration, le Mali revient à la charge. Dans un communiqué rendu public par  Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du Gouvernement ? il ressort que : « le Gouvernement de la Transition a suivi avec une très grande préoccupation et une profonde stupéfaction le Communiqué du Conseil National de Sécurité de la Côte d’Ivoire, tenu le 14 septembre 2022, au sujet des 49 soldats ivoiriens, arrêtés à l’Aéroport international de Bamako, le 10 juillet 2022 et contre lesquels la justice malienne a ouvert une procédure d’information judiciaire pour des faits graves touchant entre autres, à la sécurité nationale et à la sureté extérieure de l’Etat ». Ceci étant, le gouvernement malien remet en cause la compétence de la CEDEAO à connaitre de cette affaire qui vient d’être portée devant elle par le gouvernement Ouattara : Le Malien rappelle à la Cédéao « que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire bilatérale ».

L’élément amplificateur

Le Président de transition malien conditionne la libération des 46 mercenaires ivoiriens restant par l’extradition des personnalités maliennes vivant en Côte d’ Ivoire. Bamako réclame en outre la libération de Karim Keita, fils de l’ancien Président Ibrahim Boubakar Keita. C’est cette condition qui a été balayée du revers de la main par Abidjan au grand regret de Bamako. La situation reste tendue et s’apprête à entrainer des incidents diplomatiques graves.

Arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako : Conséquence d’un malentendu qui persiste

Le 10 juillet dernier, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, présentés comme des “mercenaires”, puis inculpés mi-août de “tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat” et formellement condamnés. Ceci, malgré les assurances d’Abidjan selon lesquelles, ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).

En début septembre, trois femmes soldats sur les 49 avaient été libérées, “un geste humanitaire” du Mali qualifié alors de “bon signe” par Abidjan. Malheureusement, quelques jours plus tard, le président de transition malien, le colonel Assimi Goïta, avait parlé de nécessaire “contrepartie”, évoquant l’extradition de personnalités maliennes vivant à Abidjan.

Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir la libération des 46 soldats toujours prisonniers, dont celles du président togolais Faure Gnassingbé et des leaders religieux maliens. Il faut reconnaitre selon une source introduite que les relations entre le Mali et son voisin ivoirien se sont dégradées depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes et plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique.

De son côté, Bamako accuserait Abidjan d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens. Les sanctions avaient alors été levées début juillet.

Néanmoins, un règlement pacifique et diplomatique de ce conflit par les deux pays serait une preuve de maturité et d’entente dont les pays africains ont besoin pour faire front commun contre les affres du néocolonialisme.

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