Sur son lit d’hôpital à Yaoundé, l’humoriste Camerounais à la célébrité jamais égalée tirait sa révérence après plusieurs jours de maladie.
Ils ont rit de ses prestations et continuent certainement d’en rire parce que les œuvres artistiques, les œuvres de l’esprit son éternelles. Les camerounais et partant les africains en général ont connu ce virtuose de l’humour, cet artiste du langage, ce peintre de l’inspiration et de l’improvisation, connu sous le pseudonyme d’acteur de Jean Miché Kankan.
La rédaction de cet article mémoriel par la rédaction de la crème hebdo se veut non un hommage à un acteur majeur de la culture camerounaise mais aussi un coup de gueule à toute la culture camerounaise et à ses acteurs.
Le choix de la date de sa rédaction n’est pas un hasard, nous avons voulu observer les réactions des uns et des autres ce 13 février 2023, jour à la fois de naissance et de décès de Dieudonné Afana Ebogo alias Jean Miché Kankan.
Aucune annonce du ministère des Arts et de la culture ne serait ce que pour rappeler à l’opinion publique nationale ce triste jour d’anniversaire pour la culture camerounaise, aucune réaction de ceux qui se disent aujourd’hui humoristes, aidés par l’avènement des réseaux sociaux ( ce que n’a pas connu Jean Miché Kankan) et qui se présentent comme des héritiers du Père de l’humour camerounais ( De qui se moque – t – on ? S’interrogeait Jean Miché Kankan dans l’une de ces prestations). On comprend qu’au Cameroun les morts sont vraiment morts, et effacés de la mémoire collective.
La célébration était plutôt ailleurs, là où on pouvait avoir 2000 FCFA à la fin de la cérémonie pour aduler les 90 ans d’un patriarche. J’en ai rien contre.
Il aurait eu 67 ans lui aussi, et certainement qu’il aurait été sollicité pour faire rire, le célébré et les célébrants, mais hélas! la mort avait décidé autrement ce fameux 13 février 1997.
Il faut le reconnaître pour le dénoncer, le cas de Jean Miché Kankan n’est pas unique, c’est un cas légion au Cameroun, les artistes, comédiens et humoristes sont abandonnés aussi bien de leur vivant qu’après leur disparition souvent dans des conditions misérables.
Aucun monument en la mémoire de l’artiste, aucune salle de culture à son nom, même sa tombe à dû attendre 2009 pour être aménagée soit 12 ans après son décès. C’est triste mais c’est la réalité, on préfère du dilatoire, on préfère du diffamatoire, on préfère se taire et regarder ailleurs.