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dimanche, 22 décembre 2024

Agriculture biologique : L’Association Biovie plaide pour la mise oeuvre et la promotion d’une agriculture saine dans les politiques publiques.

C’est tout le sens à donner à l’Atelier de restitution au niveau national des résultats de l’étude sur le cadre réglementaire de l’agriculture biologique au Cameroun organisé le 26 Septembre 2023 à Yaoundé.

Au delà de contribuer au plaidoyer pour le renforcement du cadre juridique de l’agriculture biologique au Cameroun, l’étude menée avait pour but d’identifier les textes relatifs à l’agriculture biologique, de réaliser une analyse critique des dispositions, identifier et analyser les instruments nationaux. En effet l’avant projet de Loi sur l’agriculture biologique repris sous l’impulsion de la GIZ dans le cadre du programme PROCISA, en collaboration avec le ministère de l’agriculture et du développement rural et d’autres acteurs de la filière, en gestation depuis 2006 avait fait l’objet d’un examen et d’une relecture au cours d’un atelier interministériel tenu à Kribi les 25 et 26 Février 2020.

En 2023, ce projet n’est toujours pas intégré dans les politiques publiques : << Je peux vous rassurer que dans le plan d’action de la primature cette loi existe. Mais je ne peux pas vous dire qui décide. C’est la primature qui met cela dans son plan d’action >>. Affirme monsieur Stanislas BILA, sous directeur de la Réglementation, des Semences et de la Quarantaine Végétale au Minader. Pour le ministère de la Santé publique, il est important d’accroître la sensibilisation auprès des populations : << Les acteurs doivent se rapprocher de la direction de la santé pour l’organisation des vastes campagnes de sensibilisation >>.

L’agriculture biologique est un système de production agricole qui vise la protection de la santé de l’homme, des animaux et de l’environnement mais aussi de conquérir de nouveaux débouchés, en raison de la demande de plus en plus croissante sur le continent.

« En Afrique, l’agriculture biologique est peu recensée dans les statistiques officielles, alors qu’elle est de plus en plus présente sur les marchés locaux et d’exportation. La demande des consommateurs africains s’accélère, offrant un débouché économique dynamique », soutient le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) dans un article intitulé « l’agriculture biologique en Afrique : un levier d’innovations pour le développement agricole ». Pour le professeur Kamgang Théophile, coordonnateur du Ghci, << il est important qu’une enquête soit menée auprès des étudiants de la FASA afin de savoir quels sont ceux qui sont intéressés par les produits biologiques, faire un sondage pour avoir les statistiques >>.

Selon le Cirad, l’agriculture biologique présente l’avantage de diminuer « les impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement et sur la santé, notamment parce qu’elle n’utilise pas d’intrants chimiques de synthèse. Elle améliore la résilience des systèmes agricoles. Ses techniques spécifiques peuvent, dans certaines conditions, accroître la productivité agricole, même si les rendements sont en moyenne inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle ».

Cependant, malgré l’existence de la demande qui croît au fil des ans, ce type d’agriculture est encore très peu vulgarisée sur le continent africain. En effet, en Afrique, l’agriculture biologique certifiée couvre 1,8 million d’hectares, soit seulement 0,2 % des terres cultivées du continent, d’après les statistiques de l’Ifoam (Fédération internationale des mouvements de l’agriculture biologique) et du FIBL (Institut de recherche de l’agriculture biologique).
Parmi les recommandations formulées par les experts à l’issue de cet atelier,
– La création des points focaux CCAB dans tous les ministères concernés par la promotion de l’agriculture biologique
– Ressortir les actions spécifiques qui peuvent être menées par les ministères concernés au profit de la promotion de l’agriculture biologique et qui seront suivies par les points focaux.
– Les CCAB doivent veiller à l’harmonisation des actions des différents ministères impliqués dans la promotion de l’Agriculture biologique.
– PCAC doit se rapprocher du ministère de la santé pour l’organisation des sensibilisations auprès des populations sur la promotion et la consommation des produits biologiques.

Toutes ces recommandations formulées au niveau régional et national seront envoyées au ministère de l’agriculture et du développement rural, au ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales et au ministère de l’environnement de la protection de la nature et du développement durable. Ceci après leur reformulation par le consultant et leur validation par un comité de validation mis sur pied et composé de Pierre Owona, Willy Pouliby, Stéphane Momha et Christine Zoubi.

Cet atelier de restitution de l’étude sur le cadre réglementaire de l’agriculture biologique au Cameroun a connu la participation d tous les départements ministériels concernés ainsi que celle des organisations partenaires.

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