En excursion à Yaoundé pendant ces moments de vacances, les ex-enfants de la rue, pensionnaires de l’Institution Camerounaise de l’Enfance( ICE) de Bétamba ont bénéficié du ministère des Affaires sociales, d’un moment de récréation et de loisirs à Yaoundé. Occasion pour la Crème hebdo de savoir ce que sont devenus certains d’entre eux . Dans cette interview, le jeune Vincent Ambassa, récupéré dans les rues de Yaoundé et conduit au centre de Bétamba dit toute sa reconnaissance au ministre des Affaires Sociales et ses encadreurs.
Vincent Ambassa, bonjour !
Bonjour monsieur le journaliste.
C’est depuis combien de temps que tu es à Bétamba ?
Je suis à l’Institution Camerounaise de l’Enfance de Bétamba depuis 06 ans aujourd’hui.
Et comment tu t’es retrouvé dans la rue ?
Je me suis retrouvé dans la rue après la mort de mon père et de ma mère. Après leur décès, personne dans la famille ne voulait vraiment me prendre en charge. J’étais seulement bon pour les travaux à la maison et les courses. Aucune faveur de leur part et je suis parti.
Tu es parti où ?
Je suis parti à la poste centrale à Yaoundé. C’est là-bas que je vivais avec mes amis.
Et comment tu te retrouves à Bétamba ?
Une nuit, je dormais derrière la poste centrale. C’était un dimanche. Le rafle m’a pris. On m’a conduit à la police et après, c’était au CETIC de Yaoundé. Un samedi, on m’a amené à Bétamba.
Et depuis que tu es là-bas, tu sais déjà faire quoi ?
Eh ! Je sais déjà coller une roue, la monter et placer. Je sais démonter la boîte de vitesse, réparer et la replacer. Je peux déjà travailler sur le moteur. Eh, je sais faire beaucoup de choses dans la mécanique einh.
Et tu en est fier ?
Je suis très très fier. Est-ce que moi je faisais ça avant ? Je veux être un grand mécanicien et avoir mon garage. Je dis seulement merci à notre maman, le ministre des Affaires Sociales qui m’a enlevé dans la rue pour s’occuper de moi. Je dis merci à mes encadreurs.
Tu dis merci, mais comment vous vivez là-bas ? Vous avez tout ce que vous voulez ?
Oui. Eh ! On nous donne tout, on mange bien. On nous donne aussi ce qu’on demande. C’est seulement que, à l’hôpital, il y a parfois manque de médicaments. Il y a aussi que quand tu arrives, les premiers jours, les autres enfants te menacent. Après, on devient amis.
Vincent Ambassa, je te remercie.
Merci aussi.
Propos recueillis par JB Abobo.