Présent au Jeux Olympiques de Tokyo 2020, le camerounais est sorti de la compétition avec tous les honneurs dans les phases de qualification. Malgré cette élimination, il incarne l’espoir de cette discipline au Cameroun.
La naissance d’un champion
La belle histoire d’Emmanuel Eseme ou Esembolt comme l’appelle affectueusement ses coéquipiers, débute en 2017 où il prend part aux Jeux Universitaires et se qualifie pour la finale avec le meilleur temps. Il terminera 4ème. Dès lors, le futur ingénieur de l’école des Travaux Publics de Yaoundé, s’est donné pour objectif d’être le meilleur du Cameroun. Chose promise, chose due. A la fin de cette saison 2017-2018, il sera champion du Cameroun de 200 mètres et vice-champion au 100 mètres. Débute alors une ère d’invincibilité qui le mènera en 2018 au championnat d’Afrique d’athlétisme au Nigeria. Malgré sa nom expérience de ce type de rendez-vous, Eseme réussira à se hisser en demi-finale du 100 et du 200 mètres et contribuera largement à la performance honorable du Cameroun dans le relais 4×100 mètres. Il continuera de travailler dur sous les ordres de son coach formateur Patrice Kinang, qui bénéficie d’une grande réputation au pays de Joseph Batandon. Malgré la modicité des moyens, les infrastructures peu adéquates et surtout un manque de primes et d’accompagnement, le natif de la région du sud-ouest Cameroun s’est fixé pour objectif d’être présent au Jeux Olympiques.
L’accomplissement de sa destinée
Il n’a pas fallu longtemps pour voir l’homme aux quatre médailles d’or universitaires touché le sommet. La première récompense est le record national qu’il égale en 2019, lui ouvrant les portes du championnat du monde à Doha, devenant l’un des premiers camerounais depuis plus d’une décennie à prendre part à cette compétition au 200 mètres. Il défendra avec honneur et témérité le vert rouge jaune. Et même si là encore le gouvernement ne l’a pas accompagné, il prendra la route de Wuhan en bon soldat pour l’honneur de la patrie au Jeux Mondiaux Militaires. Lors de cette compétition, il se hissera en finale du 200 mètres et du relais 4×100 mètres. Le covid-19 n’ébranlera pas cet athlète au talent immense et d’une personnalité affirmée quant-a son objectif de Tokyo 2020. Il prendra la suite de Joseph Batandon qui en 2004 prenait part à cette même discipline le 200 mètres d’Adam idrissa, qui lui était présent aux Olympiades anglaises de 2012, mais encore de l’illustre Françoise Mbango et d’autres grands noms de l’athlétisme camerounais. Emmanuel Eseme rentre ainsi aux panthéons des athlètes qui défendent bec et ongles le Cameroun, parfois sans primes, sans soutien de la part des autorités. Eseme est l’exemple de la rigueur dans le travail, l’accomplissement d’un rêve et même si cette Olympiade ne fut celui de toutes les attentes, on se rapproche d’un titre continental avec la tenue l’année prochaine du championnat d’Afrique d’athlétisme au Cameroun.
