Les populations autochtones au Cameroun sont les Pygmées et les Mbororos. Considérées comme les premiers occupants du pays, ces peuples sont aussi les derniers à bénéficier des grands projets de développement. Rares sont les moments qu’on pense à eux si ce n’est le ministère des Affaires Sociales, porte-parole de ces peuples vulnérables et sans voix. A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des populations autochtones le 09 août prochain, le ministre des Affaires Sociales entend amener les pouvoirs publics à rectifier le tir. Les populations autochtones au Cameroun ne sauraient être comme ces lézards qui, vivant dans un sac d’ignames, meurent de faim. Irène Pauline Nguené plaide pour une prise en compte des populations autochtones dans l’élaboration et la planification des projets d’investissement, lesquels doivent impérativement aboutir au développement de leur cadre de vie. C’est ce qui justifie d’ailleurs le thème choisi pour commémorer la journée internationale des populations autochtones le 09 août prochain à savoir : « Prise en compte des populations autochtones dans la planification du développement régional ».
En effet, le thème vaut son pesant d’or tant il vrai que, la plupart des dons reçus par ce peuple tournent autour de l’offre en produits de première nécessité tels que : riz, poisson, savon, sel, allumettes, produits de la friperie. L’on oublie qu’ils ont des problèmes d’enclavement, de déforestation, d’accès à l’énergie électrique, aux meilleurs soins de santé et à l’eau potable, à une bonne éducation et formation professionnelle.
La plupart des projets de développement initiés en faveur des populations autochtones généralement, ne connaissent pas leur finition. Le ministère des Affaires Sociales estime qu’il est temps pour que cela change. Ces peuples ont des droits non seulement à la vie, à l’Education mais aussi au développement de leur environnement et même dans leurs activités. L’appellation peuples de la forêt doit disparaitre pour laisser place aux peuples émancipés. C’est même cette appellation qui fonde leur marginalisation. Pour madame le ministre Pauline Irène Nguené, il faut changer la donne. Et ceci passe par la mise hors d’état de nuire d’un certain nombre de barrières. Il faut déjà commencer par relever le défi de l’inclusion sociale et intégrale des populations autochtones, leur représentation dans les différents corps de métier de l’administration entre autres.
Les travaux de la 9e session du comité intersectoriel chargé du suivi des programmes et projets impliquant les populations autochtones tenus le mardi 03 août 2021, visent à permettre que les peuples autochtones ne soient plus oubliés dans la planification des projets de développement ou d’investissement. En les planifiant, que les décideurs politiques ne perdent pas de vue que ces populations sont des Camerounais et que l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 les concerne aussi. Ce n’est qu’à ce titre que les 38.000 âmes Pygmées et Mbororos connaîtront leur émancipation et le développement intégral de leurs communautés.