La recrudescence des accidents de la circulation inquiète de plus en plus les populations de l’axe Yaoundé-Awae-Esse. Elles font savoir que la plupart d’accidents sur cet itinéraire se produisent généralement entre le carrefour Nkoabang devenu l’un des quartiers de Yaoundé avec le phénomène de l’urbanisation et la petite localité d’Elat située à quelques kilomètres de ce nouveau quartier. Un doigt accusateur pointe les pratiques de sorcellerie. Sorcellerie engendrée par des mécontentements populaires. A l’origine, des indemnisations jugées insignifiantes et méprisantes de là par du gouvernement.
Un habitant du village Nkomeyang à jet de pierre du centre ville de l’arrondissement de Nkolafamba dans le département de la Mefou et Afamba et du carrefour Nkoabang, a fait une révélation au-delà l’entendement de l’homme ordinaire « Le Gouvernement ignore beaucoup de choses. Vous avez remarqué il y a 04 ou 05 ans qu’il y avait beaucoup d’accidents entre la dernière station-service de Nkolafamba et la paroisse de Nkoabang juste avant le carrefour Santa Lucia. Ces accidents étaient la résultante des mécontentements dans le partage des frais d’indemnisation. Pour faire passer cette route, on a détruit les biens des gens notamment des maisons. Si on vient te donner 50.000 FCFA à titre d’indemnisation, ça représente quoi par rapport à ta maison détruite ? Un papa ici a donc décidé de nuire à l’État en causant ces accidents que vous observiez ici. Il a fallu l’intervention du prêtre, du préfet de l’époque, du sous-préfet et du maire de Nkolafamba. Il y a eu des réunions ici pour qu’on enlève ce qui causait ces accidents. Dès qu’ils ont touché le nœud du problème, ils ont apporté une solution en réparant cette injustice. Maintenant, ça va un peu . Que l’État s’arrange à mieux indemniser les populations sinon, un bon sorcier mécontent de ce qu’il reçoit comme indemnisation peut décider de provoquer des accidents sur la voie publique. Le chauffeur peut voir un totem ou une femme nue qui traverse la route et dès qu’il essaye seulement de l’esquiver, pan c’est l’hécatombe ».
Selon les populations situées entre la ville d’Awae et celle d’Esse à 70 km de Yaoundé, le même scénario risque se reproduire. Elles disent attendre leurs indemnisations depuis 04 ans : « Depuis que l’on a engagé les travaux de bitumage de la route Soa-Esse-Awae, on attend toujours les indemnisations. On nous a sorti une histoire qu’il y a trop de tombes ici. Regardez-vous-mêmes, comment peut-on avoir 2000 tombes sur une distance de 28 km ? Pendant ce temps, le ministère des travaux publics parle de 200 tombes. Indemniser 2000 tombes, c’est facile ? Quelque chose qui n’existe pas ? Il y a juste un individu qui a voulu voler l’État en parlant de 2000 tombes. Une histoire qui retarde nos indemnisations. Bon, quand on va se fâcher, on va prendre le contrôle de cette route mystiquement et ils vont accuser qui ? Ils sont seulement pressés de faire passer la route qu’ils nous ont donné quoi ? ».
Le ministre des transports devrait aussi prendre cet autre aspect des choses en considération pour lutter contre les accidents de la circulation sur les grands axes routiers du pays. Certains accidents sont la résultante des mécontentements des indemnisations mal réparties. On le sait, l’Afrique a ses réalités.