Les maires au Cameroun éprouvent des difficultés dans la maturation des projets d’investissement public. Difficile pour eux de promouvoir dans leurs communes, le développement dans les différentes communautés. L’argent alloués pour le financement de leurs projets d’investissement retournent dans les caisses des bailleurs de fonds et partenaires communaux. Difficile de l’admettre mais, c’est pourtant vrai. La plupart des chefs des exécutifs communaux n’arrivent pas à monter des projets répondant aux nouveaux critères de maturation des projets.
Une étude récente des experts du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire fait état de ce que, dans la région du Centre, sur près de 1500 projets soumis à la validation pour financement, 727 n’ont pas été maturés, par conséquent rejetés. Seulement 262 ont pu être bien montés et bénéficiés des financements. De façon détaillée dans la région du Centre, le département de la Mefou et Afamba, l’on note 116 projets non maturés, 54 seulement ont été maturés. Dans le Nyong et Mfoumou, 49 projets non maturés et 16 maturés. Nyong Ekelle, nombre de projets maturés 12, non maturés 101 pour ne citer que ces cas de figures. Résultats inquiétants pour le processus de développement des collectivités territoriales décentralisées. Les populations ici accuseront encore pour bons nombres d’années, un retard de développement si rien n’est fait en mode urgence.
Les maires doivent se faire former
Christophe Nkoa délégué au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire ayant diligentée cette étude, propose que les compétences des maires soient renforcées par des séries de formations car, l’école ne finit jamais. Il n’y a pas de honte à étudier surtout lorsque qu’on à la tête d’une commune où les populations attendent avec empressement, le développement de leurs localités. Il propose également que les maires soient initiés au culte de la priorisation des projets. Savoir quel projet est plus important aux populations pour qu’il devienne une priorité.
Pour lui, un maire qui demande les financements pour la construction d’une morgue alors qu’il n’a pas d’hôpital ne peut voir ce projet aboutir à de bons résultats. Il en est de même pour celui qui demande des financements pour la construction d’une école alors qu’il ne dispose pas de site devant abriter l’édifice. Autant d’erreurs qui font retourner les fonds dans les caisses des bailleurs de fonds et partenaires communaux. Avec la décentralisation, les maires sont devenus des acteurs de premier plan dans le développement de leurs communautés. Des projets mal montés ne peuvent que pénaliser les populations.
Formation : une denrée rare pour les maire
Pour bénéficier de certaines formations, les maires disent devoir attendre l’organisation des sectorielles ou quelques séminaires initiés par certains bailleurs de fonds. Et généralement pour le montage de projets d’investissement, ils sont obligés de recourir à l’expertise d’un spécialiste en la matière. Ce dernier est appelé à être payé pour ses services. Seulement pour un dossier d’appel d’offres, une somme de 300.000 est payée par dossier. Ce qui devient très coûteux pour un maire qui a 06 ou 10 projets d’investissement. Certains maires à défaut d’être outillés sur la programmation et la maturation des projets, préfèrent se débrouiller. Tant mieux si le dossier est validé. Dans le cas contraire, c’est le rejet pur et simple.