Drame de Buea : Le gendarme Achille Mvogo entre héros et martyr.
Dans la matinée du jeudi 14 octobre 2021, le soldat Achille Mvogo a été froidement lapidé par une foule en furie. Son péché, c’est d’avoir ôté la vie contre son gré, à une fillette de 05 ans sur le chemin de l’école. D’après le communiqué de Serge Cyrille NGUEMO ATONFACK, Chef de Division Communication de l’armée en date du 14 octobre 2021, le pire est arrivé après un acte défiance des forces de maintien de l’ordre ( FMO), d’une dame à bord d’un véhicule suspect, modèle Picnic immatriculé CH 068122 qui a refusé d’obéir à un ordre manifestement légal, celui de s’arrêter dans une barrière de police mixte, afin de permettre son identification et celle de son véhicule. La communication de l’armée laisse entendre que : « Refusant d’obtempérer , le conducteur a poursuivi sur sa lancée en accélérant pour s’échapper en direction du stade Omnisport de Molyko où il sera rattrapé par le binôme de gendarmes lancé à sa poursuite (…). Le conducteur fermement opposé à la fouille de son véhicule au point d’engager de nouvelles manœuvres de fuite ». Ce qui laisse donc entendre, que, c’est l’acte de désobéissance posé par la dame au volant qui va provoquer ce que le même communiqué qualifie « de réaction inappropriée et inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au comportement irrévérencieux du conducteur ». D’aucuns devrait comprendre que dans une zone de conflit, il y a des gestes à éviter de peur d’être pris pour cible et d’attirer en soi, la suspicion.
Le gendarme Achille Mvogo va procéder à des tirs de sommation qui malheureusement vont aboutir au décès de la fillette de 05 ans en question dans le véhicule de sa « mère ». Ce que d’aucuns qualifient de tuerie ou d’homicide volontaire.
Ces maladresses populaires qui tuent
La peur du gendarme a foutu le camp au Cameroun. Plusieurs s’illustrent par un mépris légendaire à l’endroit des forces de maintien de l’ordre(FMO). Aucune considération pour ses hommes et femmes dont la mission première est d’assurer la sécurité des populations civiles. Pire encore, certains se plaisent à publier des images et vidéos montrant les humiliations publiques qu’ils font subir aux FMO. Un comportement « inculque » qui témoigne d’une immaturité du public à comprendre le bien-fondé de leur présence. Le mal est si profond qu’il a atteint leur côte d’alerte. La ligne rouge du mépris vis – à- vis des hommes en tenue est franchie au Cameroun. Une sensibilisation de masse s’impose pour le réarmement moral. Un redressement de mentalité est un impératif catégorique, si l’on ne veut pas aboutir à une rixe entre civils et Hommes en tenue. Le Cameroun plongé dans un climat socio politique délétère, une conjugaison d’efforts et une confiance mutuelle s’imposent entre les deux parties pour le maintien de la stabilité du pays.
Le gendarme Achille Mvogo : un héros et martyr
« Les forces de maintien de l’ordre ont toujours agi dans la partie anglophone du Cameroun avec professionnalisme », d’après le ministre de la communication, René Emmanuel Sadi. Le gendarme Achille Mvogo après son coup de feu « fatale », a immédiatement fait la cible des populations de la localité de Bokova. Armées de cailloux, gourdins entre autres, le soldat a fait preuve de beaucoup de maîtrise jusqu’au sacrifice suprême : « On dit qu’il était un tueur. Un tueur peut-il laisser les gens le massacrer alors qu’il a son arme chargée et une quantité importante de munitions ? Quelqu’un d’autre aurait ouvert le feu jusqu’à la dernière balle et tuer au moins une centaine d’individus avant de se donner la mort ». Les images de son assassinat diffusées en boucle sur la toile, montrent bien que, le soldat Achille Mvogo n’a pas voulu faire usage de son arme pour se défendre face à cette foule. Pendant que celle-ci d’acharnait sur lui, il s’est plutôt couché sur sa kalachnikov recevant sur sa tête, son dos et ses pieds, toutes sortes de coups, jusqu’à rendre l’âme. Un geste que d’aucuns qualifient de preuve de grandeur et d’une formation achevée d’un soldat accompli : « Vous avez déjà vu quel soldat se faire lapider sans rien faire alors qu’il a en sa possession une puissance de feu ? Moi, sans vous mentir, je loue cette attitude qu’il a adopté. Peut-être qu’il s’est dit dans son cœur que, si je tire sur cette foule, la situation pourrait dégénérer après. Les ambazoniens pourraient bien se saisir de cet incident malheureux pour semer la pagaille au sein de cette même population. Dans une zone en crise, le moindre faux geste peut-être interprété de diverses manières en un laps de temps. Que la RFI cesse de manipuler l’opinion publique. Je crois que la moindre des choses en journalisme, c’est l’équilibre de l’information qu’on recherche. Quel soldat peut tuer un enfant de 05ans, un innocent de surcroit, sur le chemin de l’école », souligne ainsi un acteur politique outré de voir certains médias étrangers tronquer l’information autour de ce malheureux incident.