Arriérés de salaires et   insalubrité urbaine: symptômes d’un pays en mal de trésorerie , de moyens de financement.

Les employés de la société Hysacam observent depuis 04 jours une grève illimitée. Ils disent réclamer à la société qui les emploie, 03 mois de salaire impayé : « Hysacam va lire  l’heure. C’est à elle de dire pouvoirs publics pourquoi la ville est si sale à la veille de la CAN . C’est elle qui a un contrat avec le gouvernement, pas nous. Nous travaillons nuit et jour et on ne songe pas à nous payer depuis 03 mois aujourd’hui ». Interrogés, tous préfèrent l’anonymat pour éviter un licencieusement précoce : «  Ce n’est pas possible.  Les gens choisissent la période de rentrée scolaire pour ne pas nous payer. On devient irresponsable involontairement parce qu’incapable d’envoyer les enfants à l’école ». Dans cette colère, un autre employé va faire des révélations troublantes : « Je ne sais pas ce que les gens veulent au juste. Lait qu’on doit recevoir par mois ne vient pas. Le savon qu’on donnait a disparu. On s’assoit  de sur ça . Or ces choses, c’est pour notre santé par rapport aux odeurs qu’on absorbe chaque jour dans ces poubelles.  Aucune assurance maladie. Vous vous imaginez ? Si la ville doit être propre en cette période de préparation de la CAN, on ne va pas nous dire que le gouvernement ne fait rien pour Hysacam. Non, l’autre là , je ne peux pas l’admettre ».

Au sein de la société , le sujet est préoccupant. Des réunions se multiplient pour calmer les ardeurs et désamorcer la grève. L’on parle de retard de salaire et non d’arriérés de salaire. Pendant ce temps, la ville est dominée par des immondices d’ordures ménagères . Pas un pas sans voir ces poubelles qui pour la plupart, envahissent les rues à la grande surprise des populations.

Ces arriérés de salaire qui fâchent et qui persistent

L’autorité de plusieurs chefs de famille est bafouée par des personnes qu’ils sont censés encadrer. Et pour cause, la plupart accusent généralement des retards voire des arriérés de salaire. C’est devenu une panacée dans la grande majorité d’entreprises publiques, parapubliques et privées. Difficile de comprendre comment des responsables de famille peuvent ainsi être traités avec mépris et dédain. Sans aucune considération pour ces employés qui sacrifient tout leur temps et énergie au service de la cause sociale. Les victimes évoquent ici des problèmes de gestion : «  Ce qui est mauvais est qu’au moment où vous souffrez parce que les salaires ne sont pas payés, vous voyez les patrons rouler carrosse, mener une vie d’opulence ou de petits bourgeois.  Comment réussissent-ils à dormir sachant que le personnel est amoindri financièrement et psychologiquement ? Que représente un homme qui n’a aucun franc devant sa femme et ses enfants ? Et tu ne peux pas ouvrir la bouche de peur d’être licencié. Tu ne peux non plus abandonner car, tu ne sais pas où aller et où trouver mieux. A la limite, ça devient du chantage », laisse entendre un employé d’une Société de la place.

Des pleurs se font entendre partout on dirait un cycle infernal. Les noms sont cités pêle-mêle :  Cename, Lanacome , Matgenie, le Bus, IRAD, Mairies, écoles privées , formations sanitaires entres autres. Le mal est profond dans le secteur privé. Rares sont ces sociétés privées qui sortent du lot. Chose curieuse, la plupart des patrons trouvent le sujet de salaire impayé agaçant: «  Nos employés doivent comprendre que nous éprouvent des difficultés de rentrées financières à cause de la crise sanitaire liée au covid-19 ». Seulement, à y regarder de près,  cette affaire date des lustres. Avant cette pandémie, les employés de plusieurs sociétés publiques et parapubliques connaissaient déjà ces problèmes de salaire. Raison pour laquelle, d’aucuns parlent de mauvaise foi des patrons au moment où ces derniers parlent des aléas de la crise économique qui frappe le pays. Pour réussir à joindre les deux, plusieurs employés ont développé des activités parallèles . Sauf que cela les amènent à briller par la politique de la chaise vide au bureau.

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