La cité capitale politique du Cameroun croupit sous des tas d’immondes depuis quelques semaines sous le regard inactif des autorités en charge de l’hygiène et de la salubrité.
C’est un phénomène qui gagne déjà en régularité dans la ville de Yaoundé, celui de l’accumulation des ordures ménagères et autres déchets dans les carrefours et les axes à grande fréquentation. Carrefour Etoudi, dispensaire Messassi, carrefour Messassi ou encore sur l’axe qui mène au stade Olembé, le constat est désolant voire décevant pour une ville comme Yaoundé.
Les ordures étalées à même le sol, que dire à même le trottoir, réduisant l’espace de marche des piétons et menaçant la chaussée.
Aux alentours de ces poubelles aux odeurs nauséeuses, naissent des petits commerces de toutes sortes où les produits parfois alimentaires perdent leur odeur devant ces immondices. Interrogés sur cette « cohabitation » d’un autre genre entre eux, leurs marchandises et ces ordures, les commerçants restent sans voix et décrivent une situation dont le dénouement n’est pas de leur ressort. « On va faire comment, il faut qu’on vive, on a des familles à nourrir et des responsabilités à assumer, on ne peut pas rester à la maison ». Déclare André, vendeur de chaussures à côté de la poubelle du dispensaire Messassi.
Marie quant-à-elle, vendeuse de tomate et d’épices de toutes sortes au carrefour Messassi, l’habitude gagne déjà la raison. « Mon fils nous nous sommes déjà habitués avec ces ordures. Avant la CAN 2021 c’était la même chose, et récemment en décembre aussi. Donc nous on regarde seulement. Cela fait plus de trois semaines que c’est là ».
En effet, à quelques semaines du début de dernière Coupe d’Afrique de Football organisée par le Cameroun, la ville de Yaoundé faisait face à cette crise d’ordures transformant la ville hôte de la CAN en une véritable poubelle géante. Il a fallu le déblocage d’une forte enveloppe chiffrée en milliards de Francs CFA, représentant des impayés de l’Etat et remise à la Société d’Hygiène et de Salubrité (HYSACAM) pour voir les agents de cette société qui cumulaient déjà plus de 6 mois de salaires impayés, se déployer pour rendre vivable la ville aux sept collines.
Chaque six mois après, le même spectacle se répète mettant ainsi à nu l’incapacité pour l’Etat de trouver une solution définitive à ce problème. Dans les couloirs de l’administration, la responsabilité est partagée. D’aucuns estiment qu’avec la mise en place de la décentralisation, cette situation devrait être gérée par les collectivités territoriales décentralisées.
Pour d’autres encore, c’est à la mairie de la ville uniquement de s’en charger. Un imbroglio qui favorise l’accumulation des ordures ménagères dans les carrefours.
Il y a quelques jours, l’on apercevait des camions de ramassage des ordures aux couleurs différentes que celles de la traditionnelle société Hysacam.
Selon certaines sources, ces camions étaient une propriété de la Mairie de la ville de Yaoundé. Etait-ce pour porter secours à hysacam visiblement débordée ou tout simplement une forme de concurrence ? Une chose est cependant certaine, la ville de Yaoundé n’est pas reluisante.