La question centrale que se pose l’opinion publique à la suite de la construction plusieurs barrages et centrales électriques est de savoir quel sera l’apport de l’aménagement hydroélectrique de Kikot dans la réponse aux problèmes énergétiques au Cameroun ?
Le parc de production de l’énergie électrique au Cameroun renseigne que la capacité installée au Cameroun, était de l’ordre de 1529 MW en 2020. Elle est répartie entre les centrales hydroélectriques (61,7%) MW, thermiques (24,1%), à gaz (14,1%) et les champs des panneaux solaires (0,1%). La problématique du déficit énergétique se pose alors que seuls 63,5% de la population Camerounaise a accès à l’électricité. La demande est estimée à 1379 MW en 2021, pour une offre de 1047 de MW. Soit un déficit d’environ 330 MW qui augmente chaque année. La croissance de la demande est estimée à 7,5%/an.
Les causes du déficit énergétique sont dues au fait qu’au delà de l’étiage qui affecte la disponibilité de l’eau dans les centrales hydroélectriques et du taux de disponibilité du réseau de transport d’énergie, le déficit d’approvisionnement des centrales thermiques en fuels lourds (HFO) et légers (LFO) pourrait accentuer davantage ce déficit énergétique.
C’est dans ce sillage que pour réduire le déficit énergétique que connaît le Cameroun, des barrages et des centrales électriques ont été mis sur pied notamment Lom-Pangar qui a pour but de produire de l’hydroélectricité et de réguler les niveaux d’eau de la Sanaga, augmentant de 120 MW la capacité de production des centrales électriques de Song Loulou et d’Édéa.
Le barrage de Memve’ele avec 211MW de puissance installée dans la région du Sud Cameroun. Ces barrages ont rencontré énormes difficultés qui ont eu un réel impact sur leur production. Le barrage de Lom-Pangar a connu d’énormes difficultés qui ont retardées sa mise en place ,parmi lesquelles le manque d’enthousiasme des partenaires, peu convaincus de la nécessité de doter le Cameroun d’un tel ouvrage. Certains, à l’instar de la Banque mondiale, redoutaient un impact négatif sur la préservation des forêts et la protection de l’environnement. Des études rassurantes, ainsi que la promesse gouvernementale d’indemniser les trois cent cinquante villageois expropriés, ont vaincu les réticences des bailleurs de fonds.
A côté l’on note également les grèves des employés et ouvriers sur les site des barrages, le problème d’entretien de ces infrastructures énergétiques ont eu un réel impact sur la production énergétique au Cameroun. Le barrage de Nachtigal quand à lui avec une capacité de 420MW n’a pas assez de capacité pour couvrir tous les besoins du Cameroun dans le secteur de l’énergie et les travaux seront achevés en 2024. <<Il y’aura un déséquilibre entre l’offre et la demande .Nous avons fait des prévisions de demandes mais qui ne suffiront pas pour satisfaire cette demande dans des industries. Le Cameroun ne sera plus en mesure de développer les projets qui s’inscrivent dans la politique d’import-substitution et les industries où il faut transformer les matières premières et des entreprises qui ont davantage besoin d’énergie >>. A décrit Monsieur Gaston Eloundou Essomba Ministre de l’Eau et de L’Energie.
Kikot-Mebe Hydro Power Company sera doté d’une capacité de 500MW. Il est situé dans la Sanaga maritime. Il est constitué d’une usine hydroélectrique composée de 6 turbines,40 kilomètres de ligne électrique de très haute tension acheminement l’énergie produite dans l’usine. La zone du barrage couvre environs 10 villages ,et le nombre de personnes à déplacer sera évalué au cours des recensements.
Cet ouvrage énergétique doit pouvoir livrer ses premiers Méga Watt en 2030 et continuer à satisfaire les demandes des populations. Cette production viendra conforter la position du Cameroun en tant qu’exportateur d’énergie , à satisfaire les autres pays africains parmi lesquels le Tchad avec qui le Cameroun a engagé un contrat et dont l’interconnexion démarre bientôt .La Cameroun va commencer à livrer au Tchad 150MW.
Par Raissa Fouda
