Ils ont brillé par leur absence aux différentes concertations initiées par le gouvernement tant dans les services du premier ministre qu’au ministère du travail et de la sécurité sociale.
Si les raisons de ce boycott ne sont pas encore clairement dévoilées par les enseignants, c’est un véritable revers, un réel affront que vient d’essuyer le gouvernement camerounais dans la recherche des moyens pour la résolution de la crise qui secoue le secteur de l’enseignement secondaire en particulier au Cameroun depuis le 4 septembre dernier.
En effet et selon un communiqué signé du ministre du travail et de la sécurité sociale Grégoire Owona, l’on apprend que les syndicats des enseignants ont refusé de prendre part aux concertations initiées par le gouvernement : << …Le ministre du travail et de la sécurité sociale qui a initié une telle rencontre hier a fait le constat de l’absence des syndicats convoqués hier lundi ainsi qu’à cette autre réunion convoquée la semaine dernière dans les services du premier ministre. Le gouvernement pour sa part renouvelle la volonté à dialoguer ainsi que sa détermination à améliorer les conditions de vie des enseignants >>. Écrit le ministre du travail et de sécurité sociale qui annonce par ailleurs la tenue d’une réunion avec les différents acteurs ce mercredi 27 septembre 2023 dans son département ministériel.
Les enseignants ont décidé qu’il n’est plus temps aux concertations qui n’aboutissent visiblement plus à rien si ce n’est qu’à des promesses fleuves et qui sont mises dans les tiroirs une fois la réunion terminée. L’heure n’est plus à la manipulation des leaders syndicaux du moins ceux du mouvement OTS. Selon les informations recueillies, il n’y aura dialogue que lorsque que les promesses faites en 2022 seront tenues. Le gouvernement est d’ores et déjà dos au mur à deux semaines du 5 Octobre 2023, jour retenu par ces enseignements pour une une grève générale à travers le pays.
Trois semaines après le début du mouvement OTS et au lendemain du décès de Hamadou l’un des initiateurs de ce mouvement, le président de la République avait instruit un certain nombre de mesures à la fois d’ordre administratif et financier.
- Au plan administratif, les prescriptions s’adressaient au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) Joseph Le. A ce membre du gouvernement, le chef de l’Etat donne instruction :
- De systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés ;
- De veiller, en relation avec les universités d’Etat compétentes, au dépôt systématique dans les délégations régionales ou dans les services centraux du Minfopra, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des Ecoles normales supérieures et Ecoles normales supérieures d’enseignement technique ;
- De traiter en urgence les dossiers d’intégration déjà recensés au Minfopra et de faire le point exhaustif sur les dossiers d’intégration en instance au ministère des Enseignements secondaires (Minesec) et au ministère de l’Education de base (Minedub) ;
- De mettre en œuvre toutes les mesures concourant à la dématérialisation et à la simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la fonction publique.
Au plan financier, les instructions allaient à l’endroit du ministre des Finances (Minfi). A Louis Paul Motaze, le président de la République instruit :
- De procéder au paiement à partir du mois de mars 2022, (i) du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non de décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire et (ii) de l’indemnité de non logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas ;
- D’apurer, à compter du mois de mai 2022 et de manière progressive, en tenant compte de l’antériorité des promotions, les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et aux compléments salariales dus aux enseignants ;
- De procéder au paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants.
Si certaines de ces mesures semblent être appliquées, les enseignants regroupés au sein du mouvement OTS estiment aujourd’hui que beaucoup restent à faire et que les instructions données par le Chef de l’Etat n’ont pas totalement été respectées.