La question de la qualité des manuels scolaires Camerounais ne saurait être plus d’actualité au regard de la crise de plus en plus aiguë du système éducatif au Cameroun. C’est l’enjeu majeur de l’ouvrage intitulé : « Améliorer les manuels scolaires au Cameroun, Enquête sur les déterminants de la qualité », dédicacé le 04 octobre dernier au siège de l’organisation Allemande Friedrich Ebert.
C’est une initiative du syndicat National Autonome de l’enseignement Secondaire (SNAES) et de la fondation Friedrich Ebert de Yaoundé assisté par une équipe d’universitaires et parents d’élèves soucieux de l’avenir de la jeunesse Camerounaise. La question centrale est celle de savoir si la conception des manuels scolaires se fonde sur approche pédagogique par compétences ?
Le Cameroun a entrepris une réforme éducative avec pour enjeux majeurs l’autonomie de l’apprenant et la qualité de l’éducation. Malgré les dispositifs mis en place, les évaluations des acquis scolaires réalisées au cycle primaire révèlent une baisse alarmante de niveau en langues d’instruction et des mathématiques. En effet, les taux de réussite sont passés de 60,5% en 2005 à 23,8% en 2011 et 35,5% en 2014. Ces taux, ont augmenté au cours de ces dernières années mais la situation reste et demeure préoccupante. Les orientations méthodologiques relevant à la fois de la Pédagogie par Objectifs (PPO) et de l’Approche par Compétences (APC), mettent parfois en exergue les difficultés qu’éprouvent les enseignants à faire des choix pédagogiques judicieux susceptibles d’inverser la tendance.
C’est une réforme réelle qui s’impose une restructuration des manuels scolaires au Cameroun en vue de permettre à la jeunesse d’avoir une formation de base aux standards internationaux.
Il est important de le relever, le contenu du manuel scolaire au Cameroun est à questionner, il apparaît donc judicieux de procéder à la mise sur pied d’un projet en collaboration avec plusieurs acteurs tout en prenant en compte les réalités du pays et les évolutions technologiques pour proposer des manuels scolaires répondant aux exigences du pays notamment l’entrepreneuriat, la professionnalisation des matières. Cet ouvrage propose une approche selon laquelle l’on peut transposer la culture du pays dans les livres proposés au élèves. Les élèves sont bourrés d’informations des pays étrangers il est temps pour eux de maîtriser leur culture. C’est vrai qu’au secondaire il y’a des disciplines sur les langues nationales mais que cette culture soit valorisée même à l’international.
Si l’on prend le cas des livres d’allemands qui sont utilisés en même temps au Cameroun et dans d’autres pays européens, les réalités ne seront pas les mêmes. L’objectif est d’amener l’élève à maîtriser son environnement et à s’orienter au supérieur vers des spécialités où il pourra proposer des solutions pour changer cet environnement. Il faudrait qu’on retrouve des noms Camerounais tels que Tamo, Essomba, des villages tels que Sa’a, Bagangté dans les ouvrages allemands qui vont retracer les réalités du terroir.
Il est à noter que cet ouvrage présente un état des lieux du manuel scolaire au Cameroun, les problèmes liés à sa production et quelques solutions en vue d’améliorer la conception du manuel scolaire au Cameroun.
Par Raïssa FOUDA