Le 11 octobre dernier, le Ministre de la santé publique accompagné de ses proches collaborateurs et du président de l’Ordre national des pharmaciens, a effectué une visite surprise auprès vendeurs ambulants des médicaments en vue de les sensibiliser sur les méfaits de ces médicaments sur la santé.
Des comptoirs complètement vidés ou les propriétaires ont pris la poudre d’escampette, alertés par les sirènes, certains abandonnant leurs produits dans la fuite, c’est face à ce tableau que le patron de la santé publique au Cameroun a conduit sa mission de sensibilisation auprès des pharmaciens de la rue à l’effet de porter un coup à cette activité de vente des médicaments de la rue dont les conséquences sur la santé des patients ne sont plus à démontrer. << Je ne suis pas venu porter votre marchandise. Je venais simplement causer avec vous, vous encourager à changer de métier parce que votre activité est dangereuse pour la santé des populations <<, a martelé le Minsanté à chaque fuyards qui rodait autour de son commerce, feignant ne pas en être le détenteur.
Faut-il encore le préciser, le médicament de la rue est un tueur pernicieux du fait de sa provenance douteuse, des conditions de sa conservation et même de sa manipulation par des mains profanes. Cette action du ministre de la santé est louable mais elle devrait débuter dans des pharmacies reconnues, dans certaines cliniques où plusieurs patients affirment avoir été traités avec des médicaments de la rue.
Cette situation est très alarmante au Cameroun et il convient de mener une étude profonde en vu de démanteler tous les gangs de fabrication créés parfois par certains agents véreux et malintentionnés officiant ou non dans des formations sanitaires.
À cette situation s’ajoute la question de la profession de pharmacien au Cameroun, il serait nécessaire pour les pouvoirs publics de mettre sur pied des documents légalisés pour encadrer cette profession jusqu’au bas niveau c’est à dire au simple commerçant qui n’a parfois reçu aucune formation professionnelle certifiante, et aussi une loi qui va encadrer la profession pour finir une taxe à payer chaque année pour toute personne exerçant dans la vente des médicaments.
L’action entreprise par le Docteur Manaouda Malachie, ministre de la santé publique entre en droite ligne de son chantier d’assainissement et de modernisation du secteur de la santé publique au Cameroun. Il avait entrepris il y’a quelques années, un combat contre les centres de santé clandestins. Malgré cela, de nombreux chantiers restent en attente de finition à l’instar de la gratuité effective des soins via la couverture santé universelle et l’élection du président de l’Ordre National des Médecins du Cameroun dont le processus semble être entré en réanimation depuis quelques mois.
Par Raïssa FOUDA