L’ annonce faite par le président de l’interprofession avicole du Cameroun (IPAVIC) serait le résultat de l’appel lancé aux acteurs de la filière par le ministre du commerce et de la baisse du prix des matières premières.
C’était devenu un marché uniquement réservé à une certaine classe sociale. Avoir du poulet sur table et le manger à bonne sauce nécessitaient d’énormes sacrifices et étaient même devenus un luxe que le camerounais au revenu moyen ne pouvait se permettre. Il fallait débourser pas moins de 3500 FCFA pour un poulet sortie de la ferme de 1,8 à 2kg. Il en était de même pour les œufs dont l’unité était vendue entre 75 FCFA et 100 FCFA pour un prix d’alvéoles(30 œufs) pouvant atteindre 2500 FCFA voire 2700 FCFA par endroit.
Président de l’IPAVIC
Selon le président de l’IPAVIC, cette hausse vertigineuse du prix du poulet et des œufs était la conséquence de la hausse sur le marché du prix du maïs depuis janvier 2023.
Depuis quelques semaines, les prix de certains produits nécessaires à la production aviaire ont connu une légère baisse, il faut donc revoir les prix jusque là appliqués sur les produits issus de la production aviaire. Pour François Djonou, le président de l’interprofession avicole du Cameroun, le prix du poulet sortie ferme est de 2300 FCFA. Pour les œufs, suivant la catégorisation, ils passent à 2100 FCFA pour les plus gros et à 1900 FCFA pour les plus petits. Ces prix, s’il y a peut-être lieu de s’en réjouir, sont loin d’être stables car étant conditionnés par l’évolution des prix des matières premières. Le principal aliment ici étant le maïs, cette situation d’instabilité des prix remet au goût du jour la production de cette céréale qui reste faible au Cameroun obligeant ainsi les acteurs du secteur avicole à se tourner vers l’extérieur.
En effet, La production nationale annuelle est estimée à environ 2,3 millions de tonnes, pour des besoins évalués à 2,8 millions de tonnes. Soit un déficit de 500 000 tonnes. Cet écart impose de recourir aux importations de maïs et ses autres dérivés, chiffrées à plus de 150 milliards FCFA pour l’année 2020, avec pour corollaire un impact négatif sur la balance commerciale » du pays. Selon les détails fournis par une étude du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), présentée le 25 août 2021 à Douala, l’autoconsommation du maïs au Cameroun représente 58% de la production locale, contre respectivement 16 et 2% pour l’alimentation animale et les agro-industries, dont les opérateurs sont les plus gros importateurs de cette céréale.
À quelques semaines des fêtes de fin d’année, la disponibilité du poulet sur le marché, à moindre coût, en quantité et en qualité s’avère plus qu’importante au regard de la place qu’occupe cette volaille dans les menu.
