Jean Paul Nna Mvondo philosophe psychopédagogue donne son analyse et pose un regard froid mais objectif sur le budget 2024 de l’Etat du Cameroun adopté le 6 décembre dernier par l’Assemblée Nationale
Le paradoxe le plus frappant dans le Landerneau républicain Camerounais actuel c’est celui portant sur de l’absence d’homéostasie ( équilibre significatif) entre les budgets annuels définis et votés à l’assemblée nationale et la réalisation des projets structurants et générateurs d’impulsions économiques annoncés conformément aux dits budgets.
Chaque année en effet, c’est en grande pompe que le gouvernement camerounais propose des budgets d’austérité toujours en nette progression de taux prévus pour la réalisation d’un ensemble de projets générateurs d’impulsions économiques. Mais curieusement, à chaque fin d’année d’exercice budgétaire, aucun dépôt de bilan n’est effectué pour expliquer les rapports entre les recettes correspondantes et les dépenses effectuées en ressortant les reliquats à l’effet de maîtriser les tenants et aboutissants de l’exécution budgétaire.
Mais, curieusement ni les députés dont le rôle est de contrôler l’action du gouvernement, ni la cour des comptes, aucune institution ne trouve l’opportunité de vérifier l’exécution du budget dans les détails pour comprendre si effectivement les objectifs assignés à chaque assiette budgétaire par Ministère ont été atteints.
Et rebelote par la fameuse boutade * adopted* ,on va dans la reprogrammation d’un autre budget d’austérité sans bilan préalable de l’exécution du budget précédent.
C’est cette absence remarquable de lisibilité et de traçabilité budgétaire qui crée l’imbroglio indescriptible doublé d’inconsistance dans la perception que les citoyens camerounais ont des grandes sommes d’argent promulguées pour les différents budgets votés et l’effectivité des projets générateurs d’impulsions économiques réalisés sur la base de ces budgets.
Certes les économistes nous enseignent que les budgets élaborés sont essentiellement prévisionnels, et qu’ils ne représentent pas de l’argent en termes d’espèces palpables, sonnantes et trébuchantes, mais il n’en demeure pas moins vrai que la récolte des impôts et de diverses taxes auprès des contribuables finissent bien souvent à renflouer les caisses de l’État pour permettre aux différentes assiettes budgétaires dans chaque Ministère d’être crédibles et opérationnelles.
Ce qu’il convient de remarquer dans l’exécution de ces budgets d’austérité prévus pour la réalisation des projets générateurs d’impulsions économiques est que, leur exécution est souvent sujette à des tracasseries administratives de toutes sortes prémonitoires à des actes belliqueux dévergondés de corruption et de filouterie financière intenable. L’argent collecté dans les taxes et impôts auprès des contribuables finit bien souvent par se loger dans les niches fiscales autres que le trésor public pour garantir une exécution fiable sécurisée et fidèle du budget voté en faveur des projets structurants annoncés.
Dès lors, nous sommes en droit de conclure que les budgets annuels dits d’austérité sont plutôt des budgets d’enrichissement des particuliers, mieux de promotion sociale des intérêts égoïstes fragiles qui financent la corruption et engraissent les détourneurs impénitents des deniers publics.
C’est d’ailleurs la raison de l’existence de nombreux éléphants blancs qui servent de projets structurants annoncés et générateurs d’impulsions économiques non visibles.
Il est grand temps que le contrôle de l’action du gouvernement camerounais par les députés et les sénateurs ( représentants assermentés des chambres bases et hautes) quitte de la phase de folklore Politique autour des sommes faramineuses d’argent proposées pour le budget annuel, pour s’adonner et s’arrimer véritablement à de véritables audits d’évaluation rigoureuse de l’argent injecté dans les assiettes budgétaires de chaque Ministère au travers de la présentation exhaustive des passifs et actifs budgétisés ainsi que les taux d’exécution des travaux publics en accord ou au prorata des assiettes budgétaires annuels votées et décidées dans les cahiers de charges ministériels.
Par Jean Paul Nna Mvondo
Philosophe Psychopédagogue