Tel Jésus à Golgotha, plusieurs élèves subiront des cours de rattrapage intensifs pendant la période du lundi, 17 janvier au vendredi 04 février 2022 de 7h30 à 17 h dans la région de l’Ouest. Les responsables en charge de l’éducation disent vouloir compenser les heures perdues par les élèves durant la Coupe d’Afrique des Nations qui se joue en terre Camerounaise.
Pour permettre à ce que les stades soient remplis pendant toute la période de la Coupe d’Afrique des Nations, le gouvernement camerounais a pris une mesure reprogrammant les activités éducatives et académiques. La mesure en question dispose que celles-ci se dérouleront entre 7h30 et 13 heures. La mesure a été vivement critiquée par la plupart des parents qui ont estimé que, les élèves n’ont rien à voir avec les matchs qui se jouent sur les stades : « Le Chef de l’État avait dit, l’école aux écoliers. D’où vient-il que l’on arrive à arrêter les cours à 13heures pour que les stades soient remplis ? Les matchs, c’est pour le public sportif et non pour les élèves. On saurait tuer l’éducation pour le football. Non ! Les enfants seront surchargés bien après avec des cours de rattrapage pouvant entrainer des surmenages », a laissé entendre un parent d’élèves.
Les parents l’avaient prédit comme s’ils lisaient dans une boule de cristal. Voilà que le Délégué Régional des Enseignements Secondaires pour l’Ouest, sort en date du 20 janvier 2022, une note s’adressant à tous les délégués départementaux de la région. Elle fait savoir que : « Sous réserve de nouvelles instructions de la hiérarchie, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder immédiatement à la quantification par classe et par discipline des heures de cours non couvertes pendant la période du lundi 17 janvier au vendredi 04 février 2022, et en programmer le rattrapage, en plus du suivi scrupuleux par vos élèves du calendrier du ‘’Distance Éducation’’(…). Ces cours iront par conséquent de 7h30 à 17h, de lundi à samedi, dans les classes non concernées par le système de mi-temps. Les heures creuses seront également mises à contribution ».
Les élèves et le calvaire de Golgotha
Les élèves sacrifiés au profit de la Can sont appelés à fournir plus d’efforts pour se rattraper dans les programmes scolaires. D’après un spécialiste de la santé, le risque est grand de voir les enfants ne rien comprendre du tout car, il s’agit d’un nouveau système qu’on impose au cerveau qui n’est pas habitué à ce rythme de travail. C’est aussi l’avis de plusieurs pédagogues qui estiment que, c’est anti-pédagogique et même fatiguant pour un élève de suivre les cours de 7 heures 30 à 17 heures. Sauf à vouloir faire d’eux des automates : « Aucun élève ne peut être attentif de 7 heures 30 à 17 heures. Ils auront bien des maux de tête quand ils ne subiront pas des surmenages. Moi, j’apprécie mal cette idée de vouloir trop surcharger les élèves, tant il est vrai qu’il y a trop de matières au programme. Comment en peu de temps, un élève pourra assimiler tous ses cours et à quelle vitesse ? »
Les élèves payent donc le lourd tribut d’une décision qui vise à satisfaire non pas le système éducatif camerounais, mais la Confédération Africaine de Football et l’ensemble des pays de la diaspora qui ont tous le regard sur la CAN en terre camerounaise. La Coupe d’Afrique des Nations a donc fini par prendre l’éducation des jeunes, fer de lance de la Nation en otage. A qui profite le crime quand on sait que dans 04 mois, les concours et examens officiels de fin d’année seront lancés sur le triangle National. Les enseignants seront-ils satisfaits d’avoir achevé les programmes alors que leurs élèves n’ont rien assimilés ? That is the question.
JB Abobo
