Des détournements aux préfabriqués en passant le mépris des populations autochtones , l’indifférence de la tradition africaine et religieuse, le stade d’Olembé aurait reçu un mauvais sort suite aux multiples mécontentements des populations opprimées par certaines autorités camerounaises
Le stade d’Olembé est-il maudit ? C’est la question que plusieurs autorités et populations se posent après la bousculade qui a fait 08 morts et 38 blessés au cours de la rencontre Cameroun-Comores. La question vaut son pesant d’or au regard du chapelet de problèmes autour de ce complexe sportif devenu, un simple stade dépourvu de la plupart de ses commodités. En effet, pour comprendre ce drame qui a plongé le pays et plusieurs familles dans l’émoi, pleurs et consternation, il serait judicieux de regarder un tant soit peu dans le rétroviseur, question d’analyser les péripéties de la construction de cet imposant édifice sportif et son procédé de mise en service pour la Can Total Énergies 2021.
Signes prémonitoires de l’horreur.
S’il y a un stade qui a connu plus de problèmes dans sa construction pour cette Coupe d’Afrique de Nations, c’est bien celui d’Olembé. Entre 2009 date de la pose de la première pierre et le 09 janvier 2021 marquant le début de la Can, le stade d’Olembé en 13 ans au moins, a engloutit plus de 200 milliards FCFA. Les détournements les plus monumentaux se sont opérés pendant les travaux qui finalement ne se sont pas achevés comme prévu dans son projet de construction. Comment pouvait-il en être autrement si le sac de ciment coûtait Près de 16.000 FCFA et un camion de sable à 750.000fcfa. Au moment où le contribuable camerounais voit ses conditions de vie prendre davantage un coup de massue , il voit ses contributions sortir du trésor public sans retenu pour prendre la direction des comptes et poches privés. Le contribuable n’a de cesse implorer l’épée de Damoclès du Chef de l’État.
Plusieurs techniciens, ouvriers et opérateurs économiques camerounais auraient maudit le stade d’Olembé . Si les ouvriers subissaient une exploitation de l’homme par l’homme et connaissaient des mois de salaires impayés sous le regard indifférent des autorités camerounaises, les opérateurs économiques et techniciens en bâtiment avaient été blessés dans leur âme de voir les préfabriqués arrivés au Cameroun en provenant de l’Occident comme s’il n’y avaient pas des matériaux de construction au Cameroun d’une part, et de l’autre, comme s’ils ne pouvaient pas bénéficier des fonds alloués à l’achat de ce matériel. Pourtant, c’était une occasions pour eux de faire de bonnes affaires ou d’exprimer leur talent. En effet, 332 conteneurs de matériaux préfabriqués ont été importés au mépris de ceux vendus surplace au pays. Certaines sociétés auraient pu gagner plusieurs marchés liés à ce stade.
Le mépris envers les propriétaires du site
Pour la construction du stade d’Olembé, les populations autochtones propriétaires du site ont perdu près de 288 hectares de terrain. Les autorités en place avaient laissé entendre qu’elles seront indemnisées pour avoir perdu leurs biens notamment, des champs de cacao, de maïs, arachide et autres cultures vivrières et de rente. L’on ajoute à cette liste les maisons d’habitation. D’après des sources concordantes, le Chef de l’Etat avait décidé du déblocage d’une somme de 03 milliards FCFA pour indemniser ces populations. Jusqu’à la veille de la Can, elles avaient toujours les yeux vers le Chef de l’Etat. Certaines victimes de l’expropriation font entendre que, les personnalités chargées de diligenter ce dossier ont plutôt opté pour la nourriture. Chose qui a déplu aux autochtones qui avaient menacé de jeter un mauvais sur le stade d’Olembé à la veille du début de la Can .
Ce que d’aucuns ont oublié , c’est le retour des cris, des pleurs et des lamentations des fils d’Olembé qu’il fallait gérer . La nature qui enregistre tout a d’autres moyens de produire des épines et de ronces pour atteindre les auteurs de ces cris. L’on ne serait donc pas surpris de voir plusieurs personnalités prendre la direction de la prison centrale de Yaoundé. Olembé certainement agira encore pour réclamer tout ce qui a été dérobé au peuple camerounais.
Une ouverture du stade au mépris de la tradition africaine.
Pour l’homme ordinaire, les personnes décédées suite à la bousculade d’Olembé seraient livrées en sacrifice pour la vitalité de ce stade. Il s’agit donc d’un édifice bâti sur un mauvais fondement, d’où le drame que l’on a enregistré.
Pour d’autres, l’inauguration d’un tel édifice devrait obéir à la tradition africaine, voire aux US et coutumes du pays. Les gardiens de la tradition n’ont sûrement pas été contactés, d’où un autre mécontentement. Cela peut être considéré comme de la superstition, mais la réalité est visible. Ce qui est vrai est que, l’Afrique garde encore sa tradition. La nuisance de certains sorciers peut être fatale. A titre d’illustration et ces faits sont connus de tous. Certains sorciers peuvent décider de s’opposer au passage d’une route dans leur localité ou encore à l’installation de la lumière. Tout ce que l’on fera comme effort dans cette localité sera en vain. Qui ignore l’histoire d’un homme réputé sorcier dans l’arrondissement de Nkolafamba à un jet de pierre du centre ville de Yaoundé qui était auteur de plusieurs hécatombes sur la route de l’Est. Ce dernier lors des travaux de bitume de cet axe avait vu sa demeure détruite. Le montant de l’indemnisation perçu (50.000 FCFA) ne lui permettait pas de construire une autre maison. Il décida de renverser mystiquement les véhicules au lieu dit dernière station à essence à Nkolafamba. Le nombre d’accidents causés ici a amené les autorités à s’interroger. Le recours à un prélat du coin a permis de connaître l’auteur de ces hécatombes. L’homme révéla aux autorités administratives la cause de son mécontentement liée à cette indemnisation qui ne lui a pas permis de se rebâtir une maison. La résolution de ce problème a mis fin à ces hécatombes. Olembé pourrait subir le même sort pour cette histoire d’indemnisation des populations autochtones qui tarde à trouver une solution définitive.
Volet spirituel négligé
D’aucuns estiment que les autorités camerounaises auraient dû faire appel aux responsables des églises pour neutraliser par leurs prières, toutes les forces maléfiques qui pourraient agir sur ce stade selon qu’il est écrit dans les Saintes écritures. Si Dieu ne bâtit, celui qui le fait, le fait en vain.
Il ne serait donc pas un péché pour ces autorités de rectifier le tir pour sortir le stade d’Olembé de cette suspension de la CAF ou de cette malédiction. Il est encore temps.