Après avoir fait consommé aux populations l’information selon laquelle la grève des enseignants est désamorcée, les décisionnaires de Yaoundé sont rapidement rattrapés dans leurs propos par deux lettres du Mouvement « on a trop souffert » qui remet tout en question.
Le gouvernement a-t-il fait dans la langue de bois pour tenter de convaincre les parents d’élèves que, le calumet de la paix est fumé entre lui et les enseignants en grève réclamant l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ? La question alimente les commentaires depuis l’annonce des résolutions de la concertation avec les leaders des mouvements et syndicats des enseignants du secondaire dans les services du Premier ministère en date du 1er mars 2022 sur instruction du Chef du gouvernement. Réunion convoquée pour examiner les préoccupations soulevées par le collectif des enseignants du Secondaire en présence des ministres des enseignements secondaires, Travail et Sécurité Sociale et du Secrétaire général adjoint des services du Premier ministre. Dans les médias à capitaux publics, l’information au journal de 6 heures de ce mercredi, 02 mars 2022 faisait état d’un climat bon enfant entre les deux parties et que les seigneurs de la craie pouvaient reprendre sereinement leurs activités pédagogiques. L’on a laissé entendre que, le gouvernement s’est engagé à régler les problèmes soulevés par les enseignants suivant un ordre de priorités établi notamment, le règlement du complément des salaires, le paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés dans le cadre de la correction des examens officiels organisés par l’Office du Baccalauréat du Cameroun au titre des sessions 2020, 2021 ; de la régularisation des avancements , de la prise en compte des primes de non logement, du paiement des allocations familiales , du règlement des indemnités de suggestions. Les autres sujets liés à la carrière de l’enseignant et à son statut feront l’objet de concertations ultérieures.
Coup de théâtre
Le mot d’ordre de grève reste maintenu. Le Mouvement « On a trop souffert » a fait une sortie à travers deux communiqués rendus public et actuellement en circulation dans les réseaux sociaux, pour dire que le gouvernement fait dans le dilatoire voire dans l’esbroufe. Aucun mot d’ordre de grève n’a été levé. D’abord, le collectif « On a trop » souffert dit ne pas se reconnaître parmi les signataires du communiqué sanctionnant la fin des discussions. Ensuite, il fait comprendre qu’il « déplore l’absence d’un échéancier clair en vue de l’épuration de la dette due aux enseignants. Listés, le paiement des compléments de salaires à la fin de ce mois au plus tard, le paiement des avancements dont les arrières sont disponibles à la fin de ce mois. L’OTS conclut qu’il maintient son mot d’ordre de grève car, il n’a jamais été convié à la réunion de mardi, 1er mars au premier ministère.
Sa deuxième lettre est un démenti où il porte à la connaissance du public et de la communauté internationale que l’OTS n’a jamais pris part à une quelque réunion à la primature d’après ce qui a été relayé par certains médias dans la matinée du 02 mars 2022. Il rappelle que tous ses communiqués portent les contacts disponibles et l’adresse e-mail au cas où le gouvernement souhaiterait rencontrer les responsables. Le mouvement « On a trop souffert » souligne qu’il reste ouvert sur des questions liées à l’amélioration des conditions de vie des enseignants. Mais en attendant la grève se poursuit.
Le mépris incessant
C’est la deuxième semaine qui est en train de s’achever sans que les élèves ne suivent sereinement les cours. Difficile pour la plupart des parents de comprendre pourquoi le gouvernement tend à traîner le pas pour résoudre définitivement le problème des enseignants. Certains estiment qu’il s’agit d’une mauvaise foi et n’hésitent pas à évoquer la ligne budgétaire 94 au ministère des finances qui peut être utilisée pour éponger la dette envers les enseignants. D’autres taxent déjà le gouvernement de manipulateur qui cherche à cogner les têtes des responsables syndicaux et collectifs des enseignants pour se délecter de leur dé-solidarité en voyant les enseignants dispensés le cours. Cette fois, il se pourrait que les uns et les autres gardent un œil ouvert et appellent à nouveau leurs collègues à l’observation du mot de grève car, pour eux, le gouvernement esquive les vrais problèmes, ceux de leur statut, la gestion de leur carrière et l’automatisation de leur salaire.
Jean Baptiste Bidima
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