L’on a l’impression que le gouvernement camerounais qui prospère dans des promesses non tenues à répétition, est pris au piège par le corps enseignant. Les seigneurs de la craie sont décidés à amener le gouvernement à tenir parole avant la reprise des cours.
Le problème de gestion de la carrière de l’enseignant et son statut dans la fonction publique restent des sujets soumis toujours à des renvois lors des négociations entre les seigneurs de la craie et le gouvernement. Tout se résume dans cette fameuse phrase : « Les autres sujets à l’ordre du jour seront résolus progressivement ». C’est justement ce fameux mot qui d’après les dires d’un enseignant, continue de maintenir les professionnels de l’éducation de base et du secondaire dans la précarité.
Pourtant, le statut des pères éducateurs de la population juvénile devrait déjà connaître une résolution définitive et leur carrière, une traçabilité œcuménique dès leur sortie de l’école de formation ou de leur prise de fonction. Bloqué par un système verrouillé, le même qui semble-t-il, a bloqué et continue de bloquer le Sigipes II, pour maintenir la carrière des fonctionnaires camerounais dans l’opacité. Sinon, qu’est ce qui explique la non maîtrise des effectifs réels de la fonction publique, tant il est vrai que le Cameroun ne compte même pas 500.000 fonctionnaires.
Pour essayer de résoudre, le problème des enseignants, le gouvernement a décidé dès la fin de ce mois de mars jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire, d’apurer la dette relative au non-paiement des indemnités de non logement au 5289 personnels enseignants au ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celle liée à l’intégration partielle de 20 449 personnels de ce département ministériel pris en charge au 2/3 pour un montant de 17 milliards 600 millions FCFA par mois. D’autres mesures d’après le porte- parole du gouvernement ne manqueront pas de connaître une issue favorable.
Les actes manqués
Plusieurs enseignants maintiennent le gouvernement sous pression. Ils disent reprendre les cours après avoir vérifié la véracité des faits et des dires du gouvernement sur leur bulletin de solde à la fin de ce mois de mars.
Plusieurs appartenant au mouvement « On a trop supporté » laissent entendre que le gouvernement tient difficilement ses promesses. Ils n’hésitent pas à citer à la pelle, quelques cas de figures. En effet, après l’inauguration des centres multimédias à Yaoundé au Lycée Leclerc et au Lycée Bilingue, ils font savoir que le Chef de l’Etat avait promis le 10 février 2002, la création progressive desdits centres dans les autres régions. 20 après, toujours rien en vue. Peu avant, en 2012, il avait annoncé disent-ils, l’application progressive d’une vaste réforme du système éducatif. A ce jour, ce dossier reste encore coffré dans les annales de la « progressivité ».
Le gouvernement fait-il alors dans la langue de bois pour laisser le temps s’écouler sans jamais rien entreprendre ? A côté de toutes ces revendications des enseignants, il y a eu qui réclament à cor et à cri, la tenue des états généraux de l’éducation au Cameroun. Ce sujet brûlant semble ne pas préoccuper le gouvernement pour l’instant. Parodiant l’ancien homme d’Etat Thomas Sankara , Albert Nzongang, enseignant « déchu » est assez clair lorsqu’il affirme que : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère ».
Les enseignants appellent donc à la résolution définitive de leurs problèmes et non à un renvoi ultérieur qui devient agaçant pour leurs conditions de vie et de travail.