Ce département qui constitue la ceinture de sécurité de la capitale politique du Cameroun, voit ses terres vendues à 80%. Le président du Bureau camerounais des Affaires foncières crie au désastre et invite les populations à se soucier un tant soit peu de la progéniture.
C’est un avenir peu radieux qui se dessine pour les jeunes du département de la Mefou et Afamba. Leurs parents ont déjà vendu près de 80% des terres sans se soucier de leur avenir. L’argent avant tout. Ici, certaines familles agitées par une boulimie financière n’hésitent pas à vendre même la réserve héréditaire pourtant prohibée par la loi. D’après le président national du Bureau camerounais des Affaires foncières, il est temps d’arrêter la saignée : « La Mefou et Afamba est victime d’un tsunami foncier, c’est malheureux, je ne veux pas aller loin(…). Au jour d’aujourd’hui, la situation de l’heure ne permet pas aux populations natives de la Mefou et Afamba de s’épanouir. La preuve, toute la jeunesse de la Mefou et Afamba est étrangère dans la Mefou et Afamba et n’a plus d’avenir ». Sa Majesté André Ndi Mveng, chef de groupement Mvog- Manga dans l’arrondissement Nkolafamba, l’un des 08 que compte le département de la Mefou et Afamba et par ailleurs président national du Bureau camerounais des Affaires foncières, appelle les communautés villageoises à la retenue : « La jeunesse de la Mefou et Afamba est la plus maudite du Cameroun. Et cette malédiction, ce n’est pas la jeunesse qui l’a voulue. Elle a été imposée à la jeunesse. C’est nous les aînés, nous les parents qui ont imposés à la jeunesse la malédiction, arracher l’avenir de nos enfants et la remettre aux mains des autres au plus bas prix. Pour les terres déjà vendues, nous allons à 80% ».
Avec l’avancée de la métropole Yaoundé, l’on est partie du goût effréné de l’argent à la gloutonnerie financière et enfin à la boulimie. La plupart des parents veulent se mettre plein les poches, mais ne songent à investir pour la postérité. Ce qui est à l’origine de plusieurs conflits observés entre parents et enfants.
Le sort est scellé
Le département de la Mefou et Afamba compte 08 arrondissements : Esse, Awae, Olanguina, Soa, Edzendouan, Afanloum, Mfou, Nkolafamba. Ils sont répartis sur 333.800 hectares soit une superficie totale de 3.338 km2. Et sur cette superficie, c’est près de 80% des terres qui sont déjà vendues. Triste sort pour la population juvénile.
Le président national du Bureau camerounais des Affaires Foncières salue l’arrivée de la nouvelle lettre circulaire du ministre des Domaines rendue publique le 02 février 2022. Elle interdit la reconnaissance et l’admission des attestations ou certificats d’abandon des droits coutumiers dans le cadre des procédures d’immatriculation directe ou par voie de concession concernant les dépendances du domaine national. Sa Majesté André Ndi Mveng estime qu’elle vient arrêter la saignée. Seuls les terrains immatriculés peuvent faire l’objet de vente par devant Notaire. Les acquéreurs pourront aider les populations locales à obtenir des titres fonciers et procéder donc au morcellement. Le top management du Bureau camerounais des Affaires Foncières invite par conséquent les chefs traditionnels de 3eme degré à arrêter leur salle besogne avec certaines populations et s’initier à la nouvelle donne du ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières. Il est temps de sauver les meubles pour que la jeunesse du département de la Mefou et Afamba ait le courage de rester sur place. Une population juvénile sans racines, sans base arrière est en proie à un exode rural définitif : « La circulaire du ministre vient remettre les pendules à l’heure. Quid à ce que nous ayons la possibilité de sensibiliser les chefs traditionnels. La Mefou et Afamba va reprendre sa position d’antan qui veut que les terres appartiennent aux autochtones, aux enfants de la Mefou et Afamba. Pour le vivre ensemble, nous allons accueillir toutes les couches sociales qui vont arriver. Ce sera un partenariat gagnant-gagnant », conclut Sa Majesté André Ndi Mveng.