Depuis quelques jours, l’on observe une pénurie de gaz domestique dans la capitale politique. La rareté du précieux sésame dans les stations-services et autres points de vente inquiète les ménages qui disent craindre une augmentation du prix de ce combustible tant sollicité.
Irène, jeune femme dans la quarantaine négocie un réchaud à pétrole chez une vendeuse au marché Mvog-Mbi à Yaoundé au moment où l’on entre en contact avec elle. A la question de savoir, pourquoi ce dévolu sur ce réchaud de la vieille époque, elle va dévoiler ses intentions : « Mon frère, je cherche un palliatif au problème de gaz. Depuis 03 jours aujourd’hui, je me balade avec ma bouteille dans les stations-services sans pouvoir trouver le gaz. Je me suis battu là au feu de bois mais, la fumée noircit les murs d’autrui. Et en plus, c’est une honte pour moi qu’en ville, l’on se permet de préparer encore au feu de bois comme au village ».
Rendu dans une station au carrefour Atangana à Yaoundé, l’on va constater qu’effectivement, le gaz domestique n’y est pas : « Nous sommes mêmes en attente de livraison. Nous avons passé la commande, bon on attend ». Et déjà, l’on crie au manque à gagner : « Les gens arrivent là avec des bouteilles, ils rentrent avec. Déçus de n’avoir pas pu trouver le gaz. Il y en a qui prennent d’autres directions ».
Le précieux sésame tant sollicité par les ménages est presqu’invisible dans plusieurs stations-service et point de vente : « J’ai déjà parcouru au moins 04 stations sans gaz. SCTM et Camgaz manquent partout où je suis passé ». La solution pour certains, c’est de procéder à l’échange du type de bouteille en détention. En effet, l’on note sur le marché camerounais plusieurs opérateurs dans la filière et partant, autant de types de bouteilles. Là encore, les consommateurs sont confrontés à un autre problème : « J’ai essayé d’échanger de bouteille pour chercher les produits de l’opérateur encore visible sur le marché. Et là, on demande encore 10.000 FCFA. C’est vraiment compliqué ».
Plusieurs estiment que, c’est une pénurie provoquée non pas par les grands opérateurs de la filière mais par des grossistes véreux pour des raisons non encore élucidées. D’autres estiment qu’il s’agit tout simplement d’une dissimulation des bouteilles de gaz domestiques dans les entrepôts pour créer la rareté du précieux combustible. Le but étant d’augmenter de façon unilatérale, le prix d’achat. La tactique est devenue le mode opératoire actuel des commerçants véreux qui paralysent les actions menées par le gouvernement dans la lutte contre la vie chère. Certains réussissent d’ailleurs l’exploit d’augmenter unilatéralement les prix des produits de grande consommation sur le marché. Dans la plupart des villes du Cameroun, c’est de cette façon que les prix des produits ont grimpée au vu et au su de tous. La tactique n’a pas fonctionné dans la ville de Foumbot à l’Ouest du pays où les consommateurs avaient saccagé les boutiques de tous ceux qui ont tenté de défier les pouvoirs publics en cachant dans les entrepôts, les matériaux de construction. Au ministère du commerce, l’on soutient mordicus. Le prix du gaz pour l’instant va rester et demeurera 6.500 FCFA la bouteille de 12, 5 kg. L’on annonce sur le terrain, les équipes des Brigades régionales des contrôles et de la répression des fraudes. Tous ceux qui jouent aux petits malins n’ont qu’à bien se tenir.
Jean Baptiste Bidima