Le gouvernement du Cameroun est déterminé à mettre fin à l’intégration directe des produits des Écoles normales Supérieures à la fonction publique. Ceux-ci devraient désormais passer un concours d’admission pour se voir sur la table des élus à partir de 2025. Les deux ministres de la Fonction Publique et de la Reformation Administrative et de l’Enseignement Supérieur ont d’un commun accord, fait la proposition à la haute hiérarchie. Le sort des étudiants de ces institutions de formation au métier de l’enseignement se décident donc actuellement dans les hautes sphères de l’Etat. Entre temps, le sujet fâche l’opinion publique qui estime que le bouchon est poussé plus loin.

Si dans le Titanic, l’on a eu un seul survivant à savoir la personne qui raconte son histoire, dans les Écoles normales au Cameroun, il n’y a en aura pas. Le sort de ces étudiants s’apprête à être scellé de façon négative par l’opinion publique que le Secrétaire général des services du Premier ministre tente en vain de convaincre dans un dilatoire digne de la démagogie politique. Dans son communiqué en date du 25 mai 2022, Séraphin Magloire Fouda porte à la connaissance de l’opinion nationale que « la lettre conjointe Minesup-Minfopra adressée au Secrétaire général des services du Premier ministre portant l’objet ‘’ Mise en œuvre des directives présidentielles relatives à la situation des enseignants » relatif à la suppression de l’intégration automatique des lauréats des ENS et ENSET circule sur les réseaux sociaux. Ce document est faux ». Dans sa tentative de jouer avec la psychologie de l’opinion publique, il précise dans la 2e partie de son communiqué que « Les concours d’admission dans les ENS et ENSET restent et demeurent des concours d’admission directe à la fonction publique camerounaise , mais sont organisés en fonction du besoin de l’État et du budget disponible à cet effet ».

Vérité des faits
Le ministre Joseph Lé et son homologue de l’Enseignement Supérieur Jacques Fame Ndongo sont décidés à susciter des soulèvements populaires au Cameroun question de ternir davantage, l’image et la personnalité du Chef de l’Etat. D’aucuns laissent entendre qu’ils sont les acteurs de la mort préméditée de l’enseignement au Cameroun et partant, des Écoles normales.


D’après nos sources, l’opinion publique doit être vigilante sur le vocabulaire utilisé dans le communiqué du Secrétaire général des services du Premier ministre. Deux expressions sont utilisées pour manipuler le peuple camerounais à savoir : intégration directe à la fonction publique et concours d’admission directe à la fonction publique. Nos sources sont unanimes. Les deux expressions ne renvoient pas à une même réalité. C’est un concours passé qui aboutit à l’intégration.
L’on a tendance à leur donner raison car, si l’on s’en tient aux explications du ministre de l’Enseignement supérieur, les étudiants des ENS, si la proposition est validée seront traités comme ceux en médecine, communication, agronomie entre autres.

Ce qui se cache
D’après certaines indiscrétions, les étudiants qui sont présentement en formation dans les Écoles normales seront intégrés sans problème. Les difficultés vont commencer en 2025 . A en croire nos sources, dans la proposition soumise à l’appréciation de la haute hiérarchie par les deux monstres Joseph Lé et Jacques Fame Ndongo, les étudiants seront soumis à un concours d’admission et non pas à une intégration directe. La proposition en question date du 19 mai 2022. Pour l’instant, aucune décision n’a encore été prise. Si elle est approuvée et validée alors, les étudiants finissants des 08 écoles normales du pays seront immédiatement soumis au principe du concours d’intégration comme ceux de l’Esstic qui après la formation doivent se battre sur le terrain s’ils ne sont pas admis au concours d’admission à la fonction publique.

Bienvenue la délinquance
L’homme le plus craint au monde est celui que l’on a formé et que l’on rejette dans la rue. Le danger est qu’il pourra utiliser ses compétences d’une autre manière, rien à voir avec la rationalité et la probité morale. D’aucuns craignent que les écoles normales ne soient des sources de lapidation des fonds tant du côté de l’Etat que de celui des parents qui verront leur progéniture à la merci du chômage. La génération des sacrifiés de 1987 à 1997 en garde le triste souvenir, elle qui est aujourd’hui derrière des brouettes d’eau glacée avec une licence dans la poche. Ce n’est sûrement pas cette jeunesse que le Chef de l’Etat veut voir à la fin de son régime.
D’un autre côté, l’on s’interroge sur la récente tournée du ministre de la Fonction Publique dans les 10 régions du Cameroun. Lui qui avait engagé ce périple pour expliquer comment les dossiers d’intégration et de suivi de la carrière de l’enseignant se feront désormais. Et comment après cette étape comprendre cette proposition qui est faite dans l’optique de tuer le métier d’enseignant au Cameroun. L’éducation des jeunes camerounais est ainsi mise en péril par les barons de ce secteur d’activité décidés à tuer les écoles normales.
Si l’intégration des produits des Enieg et Eniet fait déjà problème et que les recrutements au supérieur font généralement couler beaucoup de larmes, de salives et d’encre, combien à plus forte raison , l’admission sur concours à la fonction publique des étudiants des Écoles normales . L’éducation devient le Titanic qui ne conduira personne à bon port.
D’aucuns invitent donc le chef de l’État à ne point accorder de l’importance à cette proposition qui déjà fâche au sein de l’opinion publique nationale. Le public se dit prêt à descendre dans les rues pour défendre ce qu’il appelle « le seul refuge des enfants des pauvres ».
Juste wait and see !

JB Abobo

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