Malgré les assurances du communiqué signé le 20 avril 2022 par Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie indiquant que le pays dispose d’un stock confortable de produits à même de satisfaire la demande nationale en matière de carburant l’on ne peut dire avec assurance à date que la situation est sous contrôle.
Le gasoil et l’essence se font rares dans les pompes. Plusieurs villes du pays sont touchées à l’instar de Bertoua et certaines stations de la cité capitales. Nous font savoir certains conducteurs de véhicules de transport rencontrés à Yaoundé. Pourtant, cela ne fait pas deux mois que le MINEE rassurait : «A la faveur des cargaisons qui viennent d’être livrées, le pays dispose d’un stock confortable de produits à même de satisfaire la demande nationale», peut-on lire dans le communiqué. Pourtant, dans un communiqué ENEO signalait fort bien « Eneo Cameroon annonce que des contraintes dans l’approvisionnement en combustibles vont impacter la production de sa centrale thermique de Limbe à partir de ce lundi 18 avril 2022. (…) De ce fait, le déficit de l’offre sera accentué dans les régions du Littoral, du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Nord-Ouest ». C’est ainsi l’une des causes des délestages observés dans ces régions du pays.
Des facteurs ayant favorisé cette pénurie
La crise ukrainienne est l’une des causes de cette rareté en vue des produits pétroliers qui tend à se généraliser dans de nombreux pays du monde. Les mesures de sanction prises contre la Russie par les Etats-Unis et les pays Européens sont à l’origine du blocage de nombreux produits venant de la Russie qui ne peuvent plus transiter ni par l’Europe ni par les Etats-Unis. Mais à côté de cette cause exogène, il faut surtout mentionner la cause endogène relative à l’incendie survenu à la Société Nationale de Raffinage (SONARA). En effet, depuis l’incendie survenu à la Sonara en mai 2019, le Cameroun importe les produits pétroliers finis parlant du gasoil, super, pétrole lampant et bien d’autres consommés sur son territoire. Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce pour maintenir inchangés les prix des carburants actuellement pratiqués à la pompe, l’État devrait dépenser 672 milliards de FCFA en termes de subventions en 2022, soit 376 milliards pour le gasoil.
Les mesures prises par les pouvoirs publics du pays
Face à cette situation souvent à l’origine de nombreux malaises dans le pays, les pouvoirs publics bien que sous le choc du désastre survenu à la Sonara, s’efforcent à éviter le pire. Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’eau et de l’énergie rassurait que « des instructions ont par ailleurs été données à la Sonara (raffineur public, converti en marketeurs depuis qu’un incendie a consumé ses installations, NDLR) et à la SCDP de travailler de concert avec Camrail (transporteur ferroviaire, NDLR) et des marketeurs en vue d’accélérer le transfert desdits produits, sans délais, vers les différents dépôts de l’intérieur qui ont vocation à approvisionner les stations-service du pays . Le Cameroun en tant que pays producteur de pétrole, doit prendre des mesures urgentes pour juguler cette crise de carburant qui se propage à grand pas, du fait de la crise russo-ukrainienne.