L’archivage des documents au pays souffre d’un sérieux problème de conservation et d’une négligence légendaire au sein des administrations publiques et privées. Le rôle est joué par des personnes non expertes qui brillent par un désordre monumental dans le classement des archives. Un symposium des Archivistes du Cameroun est prévu à Yaoundé pour rectifier le tir en valorisant le métier.

L’état des lieux des archives n’est guère reluisant au Cameroun. L’archivage des documents physiques reste encore un casse tête chinois dans les administrations publiques et privées. L’on estime que la tâche revient aux secrétaires, secrétaires particuliers, secrétaires de direction, hommes de main entre autres. Conséquence, il devient pratiquement impossible de retrouver un document dont l’absence de fourniture peut entraîner la condamnation d’un agent devant les instances judiciaires. Les documents dits archives se retrouvent dans les couloirs et plafonds des édifices publics et privés.
La non maitrise du métier d’archiviste entraîne des fouilles interminables, des pertes de documents, quand on ne demande pas à l’usager himself de procéder par la fouille de son document sollicité.
L’archivage numérique connait lui aussi des difficultés. Certains agents accusant encore un retard d’adaptation à l’outil informatique. Pourtant, d’après Élodie Fankam Teudeu, Directrice générale du Cabinet Safety Multiservices SARL, co-organisatrice du Symposium des Archivistes du Cameroun prévu à Yaoundé du 20 au 24 juin 2022 « les archives constituent l’ensemble des ressources documentaires qui permettront aux générations futures de connaître l’histoire des personnes et des institutions ». Dans le mot archives, elle range les lettres, les procès-verbaux, les rapports, des documents légaux, des publications, des photographies, des écrits oraux, des mémoires entre autres. Les archives selon les experts peuvent être sous la forme physique ou sous celle d’éléments numériques. Il importe de bien les conserver car, elles constituent la mémoire d’une nation, d’une structure ou d’une personne.
Sur le plan économique, le métier d’archiviste ailleurs permet de produire d’énormes rentrées financières. Au Cameroun, il tend à peine à consolider l’économie nationale. Pour le présidente de l’Association Camerounaise des Archivistes, la rentabilité de ce secteur d’activité est perceptible dans les bibliothèques et centres des archives. L’archiviste est la mémoire de la structure et le premier agent à être recruté. Seulement, dans les pays sous-développés, l’on peine à reconnaître l’importance même de l’archivage.

Rectifier le tir

La ville de Yaoundé abrite du 20 au 24 juin 2022, la toute première édition du Symposium des Archivistes du Cameroun. L’événement sous le parrainage du ministère de la Culture, est placé sous le thème : « La gestion efficace des Archives :le levier de développement des administrations publiques et privées au Cameroun ». Si dans les pays développés, les archives font l’objet de recherches, d’études et de curiosité, au Cameroun, il va s’agir de valoriser le métier d’archiviste qui reste presque méconnu du grand public.
L’Association Camerounaise des Archivistes et ses partenaires entendent faire éclore des passions, valoriser le métier à travers une série de conférences, débats, sensibilisation, formations sur la conservation des archives physiques, électroniques et audiovisuelles. D’autres articulations de ce symposium ont été présentées aux hommes et femmes de médias le 1er juin 2022 au cours d’une conférence de presse initiée par les organisateurs au Franco hôtel à Yaoundé. Près de 500 participants sont attendus pour s’abreuver à la source de l’archivage des documents et autres éléments importants. Il s’agira également d’amener les uns et les autres au sein des familles à savoir garder les documents importants à la maison, question de pouvoir les retrouver en quelques secondes lorsqu’ils sont demandés.

Jean Baptiste Bidima

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