Les pays de la zone Franc courent un gros risque de dévaluation de leur monnaie, le FCFA, face à la crise économique mondiale générée par les crises sécuritaires et sanitaires que traverse le globe terrestre.
Les récentes fluctuations monétaires font état d’une baisse de valeur du FCFA face aux principales devises internationales. En effet, l’analyse de la compétitivité prix des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) entre le 4e trimestre 2021 et le 1er trimestre 2022 fait état d’une légère dépréciation du franc CFA par rapport aux monnaies de la plupart des partenaires commerciaux internationaux. C’est ce qui ressort de la note d’analyse sur la compétitivité prix dans la région.
De manière précise, le document publié par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), à cet effet, souligne que la monnaie commune aux six pays de la CEMAC s’est dépréciée vis-à-vis du dollar américain (- 2,2 %), du yuan chinois (- 1,7 %), de la livre sterling britannique (- 1 %) et de l’euro (-0,4 %).
Une situation qui rend le FCFA moins compétitif face aux principales devises
La baisse de la valeur du FCFA affaiblie les pays de la CEMAC face aux importations des produits venant des marchés étrangers. Cas pratique, un produit autrefois acheté à 1000 FCFA au marché international pourrait passer au double. Cette inflation des prix et la baisse de valeur du FCFA viennent handicaper les importations des produits issus du marché international, nécessitant des dépenses supplémentaires pour pouvoir désormais les acquérir. Si la situation inflationniste actuelle générée par la crise de covid-19, la crise ukrainienne et ses multiples conséquences sur l’économie planétaire, la dévaluation du FCFA risquerait être une issue pour les 6 pays de la CEMAC au-delà des restrictions économiques jusqu’ici pratiquées.
C’est quoi la dévaluation d’une monnaie ?
La dévaluation d’une monnaie peut-être perçue comme la diminution volontaire de la valeur d’une monnaie nationale par rapport à l’or, ou aux monnaies étrangères. Cette action volontaire vise à rehausser la valeur de la monnaie dévaluée à travers une production interne accrue. En effet, une fois la monnaie dévaluée, elle devient trop faible pour pouvoir effectuer des opérations à l’international. Les pays utilisateurs sont dès lors obligés de limiter leurs importations et militer pour la consommation des produits locaux. Une situation qui pourrait les permettre de renforcer leur production locale et augmenter la sollicitation de leur produit à l’international. Ce qui pourrait permettre à terme de remonter leur valeur monétaire en exportant plus et en important moins.
Il faut souligner que pour l’instant il n’est aucunement mentionné de manière claire l’hypothèse d’une dévaluation du FCFA mais les événements en cours font de plus en plus penser à cette probable issue.