Le Ministre des Finances Louis Paul Motaze a redu publique la circulaire N°4918/MINFI du 05 juillet 2022 régissant les contrats de performance entre l’Etat et les établissements et entreprises publics au Cameroun.
Le contrat de performance qui vise les entreprises et établissements publics dépendantes du portefeuille de l’Etat du Cameroun sus évoqué prend effet à compter du 1er janvier 2023. Cette convention sera étalé sur une période de deux ans. Ce contrat de performance peut-être défini comme un accord formel par lequel l’Etat d’une part et l’établissement public ou l’entreprise publique d’autre part, conviennent des objectifs à atteindre sur une période donnée, des moyens nécessaires ainsi que des modalités d’évaluation des résultats obtenus conformément au plan de développement stratégique ou au plan d’entreprise et aux objectifs des politiques publiques.
Une initiative qui renait de ses cendres
Il est à souligner que l’Etat du Cameroun avait déjà expérimenté un tel projet au milieu des années 1990 sous la pression des bailleurs de fonds. A cette occasion, une trentaine de contrats avaient été conclues entre l’Etat et les entreprises du secteur public et parapublic dont aucune évaluation n’a été rendue publique jusqu’ici. Certains critiques posent un regard dubitatif sur cette autre opération qui est sur le point d’entrer en exécution : « Le problème du Cameroun est le laxisme de son gouvernement qui a pourtant des bons textes juridiques mais qu’il peine ou qu’il ne parvient pas à appliquer rigoureusement. » Nous fait savoir un citoyen du pays.
L’expression d’un souci de rehaussement des performances des entreprises et établissements publics
Le ministre des Finances a indiqué que la mise en œuvre de cette réforme visait la faible performance de ces sociétés dans l’accomplissement de leurs missions statutaires et dans la génération de profits l’augmentation d’un poids important sur les finances publiques.
A travers l’instauration de règles managériales basées sur la performance, le gouvernement camerounais se plie à une contrainte du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme économique et financier triennal 2021-2024, qui devrait entre autres permettre de se séparer des entreprises improductives, budgétivores et vivantes essentiellement de subventions.
Selon la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), à fin mars 2022, la dette directe des établissements et entreprises publics du pays était estimée à 860 milliards de francs CFA (environ 1,34 milliard de dollars américains), soit 3,4% du produit intérieur brut (PIB). Des chiffre qui témoignent à coup sûr que les entreprises publiques camerounaises, sinon certaines constituent un gouffre à sous pour le portefeuille de l’Etat.
Une décision jugée nécessaire encore plus au moment où le pays et le monde font face à d’importantes crises tant sécuritaires que sanitaires. Il est davantage urgent que les entreprises du pays renforcent ou se mettent résolument au travail en vue de faire face à ces crises et maintenir le pays debout.