J’apprends et j’observe aussi que la crise énergétique européenne va s’aggraver, et ses effets se feront sentir puisque la Russie en répondant aux sanctions Occidentales va impacter le flux de gaz naturel vers le vieux continent. S’ensuivra ainsi un ralentissement ou même un arrêt de certaines activités industrielles dues au manque de cette énergie fossile. Ceci signifie que les compagnies camerounaises doivent se préparer à des interruptions de vente des matières premières au profit de leurs colons d’antan.
L’Europe n’aura pas d’autre choix que de rationner le gaz cet hiver. La sévérité de ce rationnement dépendra entre autres de plusieurs facteurs tels que des températures hivernales difficiles, la décision de la Russie de réduire ou pas drastiquement ses livraisons de gaz, des perturbations des importations d’énergie fossile dans d’autres coins du monde.
Par conséquent, les consommateurs de gaz industriels seront les premiers affectés, puisque les gouvernements vont mettre un accent sur les gaz pour les chauffages des ménages, des hôpitaux et des services essentiels lorsque le rationnement entrera véritablement en vigueur.
Dans cette configuration, certains produits sont plus vulnérables au rationnement parce qu’ils font partie des énergies intensives : Les métaux comme l’acier, l’aluminium et les produits à base de cuivre ainsi que le ciment, le verre, le papier et autres produits chimiques (les engrais et autres produits à base du pétrole ou même des produits de spécialités.) Puisque beaucoup d’usines chimiques doivent opérer à des niveaux de production quasi maximale ou ne pas produire du tout. Comme leurs produits sont essentiels pour beaucoup d’autres industries, l’Europe fera des efforts de laisser les industries fonctionner. Si le gaz se fait extrêmement rare, tous ces produits seront limités. En clair, si votre entreprise utilise l’un de ses produits, préparez-vous à des prix élevés et à des pénuries.
Contrairement à l’Europe, le Cameroun a suffisamment de gaz naturel et de pétrole pour sa consommation intérieure. Juste au premier trimestre de cette année, le Cameroun a produit 30 947,43 millions de pieds cubes, soit 876,33 millions de m3 (+13,49 %) de gaz naturel dont 9 518,450 tonnes métriques (TM) ont été livrés à la Tradex pour la consommation domestique et 3 990,13 millions de pieds cubes de gaz, soit 113 millions de m3 (+0,96%) vendus à la Centrale Thermique de Kribi. Malgré ces statistiques, attendez-vous à ce que les prix du gaz grimpent quelque peu avec les flambées des prix du gaz en Europe à cause des contrats à termes sur les marchés financiers.
Cette spéculation fera que les acheteurs Européens vont avaler le peu de gaz que le Cameroun et les autres pays exportateurs africains peuvent vendre dans les prochaines années. Juste au premiers trimestre cette année 2022, la quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) vendue à l’international : 22 521 210 millions de British Thermal Unit (BTU), soit 973 682 m3 contre 809 352 m3 en 2021. En d’autres termes, Cela signifie d’énormes profits pour les producteurs de gaz, les affréteurs et les exportateurs. Et de ce fait, des couts de gaz plus élevés pour les ménages et les entreprises commerciales. De toute façon, tout consommateur de gaz devrait sentir les effets de cette crise de gaz en Europe car le gaz naturel est utilisé pour la cuisine dans de nombreux ménages urbains, et représente une indispensable source d’énergie et un élément important dans de nombreux processus industriels.
Fabrice Njankou Dongmo