A quelques jours de la rentrée scolaire 2022-2023, certains responsables et chefs d’établissements se frottent les mains face aux nombreux dossiers des élèves qui gisent sur leurs tables.
Les cas à traiter sont nombreux. On enregistre les dossiers des élèves venus solliciter une inscription en tant qu’ancien de l’établissement ici, la procédure est normale par contre les cas des élèves admis à l’établissement par concours ou ceux venus solliciter un recrutement constituent la mangeoire de ce personnel véreux. « Je viens d’inscrire ma fille à la SIL venant la maternelle contre une somme de 5000 FCFA pourtant d’après une décision du Chef de l’Etat, l’école primaire publique est gratuite au Cameroun », nous confie monsieur Ziem parent d’élève habitant de la ville de Bafia chef-Lieu du département du Mbam-et-Inoubou.
Dans les établissements d’enseignement secondaire du pays, c’est la guerre des longs couteaux. La somme à débourser oscille entre 25 000 FCFA et 50 000 FCFA reprenant les « frais de banc » sans lesquels l’élève ne peut-être autoriser à se faire inscrire au sein de cet établissement. A ceci, il faudra ajouter les frais d’inscriptions, d’APEE, les livrets scolaires, carnets médicaux, écuissons et d’autres frais incompréhensibles. Autant de tracasserie qui font perdre le sommeil aux parents d’élèves en cette période de rentrée scolaire.
Actions des pouvoirs publics pour stopper la saignée
La corruption en milieu scolaire est une gangrène connue de tous qui dissuade certains parents pauvres d’envoyer leurs progénitures à l’école. Or le gouvernement camerounais a pris les dispositions de rendre au moins l’enseignement primaire gratuit dans tout l’étendue du territoire national. C’est dans l’optique de traquer ces contrevenants que le Président de la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption (CONAC), Dieudonné Massigan a lancé le 23 août 2022 une vaste campagne de lutte contre la corruption dans les 10 régions du pays dont le point de départ est la région de l’Est. Elle sera élargie aux autres régions du pays dans les jours à venir afin de garantir au pays une rentrée scolaire sans corruption.
En sus, le gouvernement camerounais a décidé le 17 août dernier du paiement électronique des contributions exigibles, des frais d’examens et concours organisés par la direction du ministère des Enseignements secondaires (Minesec), des concours et de la certification pour le compte de la rentrée scolaire du 5 septembre 2022. Les opérateurs retenus par le Ministère de l’Enseignement Secondaire (Minesec) à cet effet sont : la Cameroon postal services (Campost), Express union, Orange Cameroun, MTN Cameroon, Afriland First Bank et Ecobank Cameroun. Ceci pour un marché estimé à près de 5,24 milliards de Fcfa. Une solution optée par les pouvoirs publics afin de permettre une plus grande traçabilité dans la gestion de ces recettes et réduire les tracasseries et la corruption dont les parents sont le plus souvent victimes dans les établissements scolaires.