Le nouvel homme fort du Burkina Faso ne cache pas son intention de travailler avec la Russie comme « nouveau partenaire» privilégié du pays durant la période de transition.
Dans un communiqué rendu public au lendemain du putsch lu par le lieutenant-colonel Damiba, il en ressort clairement qu’un choix avait été fait en raison de « notre ferme volonté d’aller vers de nouveaux partenaires, prêts à nous aider dans notre lutte contre le terrorisme ». Ce nouveau partenaire connu et affiché est bel et bien la Russie. D’ailleurs, le groupe wagner par l’intermédiaire de son fondateur Evgueni ViktorovitchPrigojine avait déjà exprimé son intérêt à apporter son soutien au Burkina Faso le même jour en souhaitant la bienvenue au capitaine Ibrahim Traoré, exprimant sa détermination de débarrasser le Burkina Faso de ses pilleurs. Une action entreprise depuis la prise de pouvoir du Chef de transition déchu qui selon la Russie « n’a pas justifié la confiance des jeunes officiers ». Evgueni ViktorovitchPrigojine fait savoir que« Jusqu’en janvier dernier, le peuple du Burkina Faso était sous le joug des colonialistes qui pillaient le peuple. » Des paroles fermes qui dévoilent clairement la fin de la récréation des Etats parasites dans le pays.
La Russie : Le choix du peuple burkinabè
Dès la prise de pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré dimanche dernier, le peuple burkinabè avait entamé des manifestations en vue d’exiger le départ de la France. Les manifestants brandissaient fièrement à tout bout de chemin le drapeau russe à côté de celui du pays. Malgré les appels au calme du nouveau homme fort du Burkina Faso qui semble visiblement savoir ce qu’il a à faire, le peuple est resté ferme sur le « non à la France », « oui à la Russie ».
Les mêmes manifestations ont été répétées le 04 septembre dernier lors de l’arrivée de la mission de la CEDEAO à Ouaga. Les manifestants hostiles à la venue de la mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la France ont bloqué depuis 8h du matin, le boulevard Mouammar Kadafi. Une fois de plus, le capitaine Traoré a appelé au calme mais visiblement, les populations se lâchaient tels des chiens déchainés ; de quoi comprendre la profondeur de la plaie creusée par des années d’exploitation et d’asservissement du partenaire coloniale et ses complices en Afrique.
L’Afrique terre des prochaines batailles ?
Le potentiel africain en matière de ressources naturelles, de main d’œuvre grâce à sa démographie galopante, fait du continent le grenier de tous les appétits pour les pays étranger et un grand marché pour écouler les produits commerciaux. Le déploiement croissant de la Russie qui s’impose progressivement en Afrique obligeant les entreprises étrangères notamment françaises à plier bagage fait partie du jeu très complexe du maitre du Kremlin.
En effet tandis que Poutine change la carte dans le conflit avec l’Ukraine passant d’une bataille armée à une bataille politique, il fait perdre à la France alliée de l’Ukraine, ses intérêts dans certains pays d’Afrique. La question qui se pose avec acuité est celle de savoir si la France peut vivre sans ses anciennes colonies d’Afrique ? Une question difficile à répondre au regard de ses intérêts dans ce continent. Il est fort probable que le conflit Ukrainien se déporte en Afrique. Du moins, les observateurs avertis s’inquiètent. Quant à nous, nous suivons pour vous de très près ces événements.