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samedi, 21 décembre 2024

Françafrique : Le Mali annule 8 accords coloniaux sur les 11 conclus en 1959 avec la France

C’est une information devenue virale sur la toile. Le Président de transition politique au Mali vient de rompre 8 accords coloniaux secrets avec la France, ce qui est considéré par certains comme le début d’une réelle libération de l’Afrique.

Pour mieux comprendre la lourdeur de la charge dont vient de réduire le Colonel Assimi Goita, il convient de remonter l’histoire. En effet, au lendemain des indépendances, 14 pays francophones ont signé 11 accords avec la France

ACCORD n⁰1: LA DETTE COLONIALE POUR REMBOURSEMENT DES BÉNÉFICES DE LA COLONISATION

C’est-à-dire les États nouvellement indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation. Pourtant, jusqu’ici aucun détail des coûts, aucune évaluation des bénéfices et des conditions de paiements imposés par la France aux pays africains n’a été clairement été déterminé.

ACCORD n⁰ 2 : LA CONFISCATION AUTOMATIQUE DES RÉSERVES FINANCIÈRES NATIONALES

Ici, les pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. C’est à cause de cet accord que la France « garde » les réserves financières de quatorze pays africains depuis 1961. Parmi ceux-ci, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Équatoriale et le Gabon. Voilà pourquoi la gouvernance des politiques monétaires reste asynchrone et incomplète du fait qu’elles sont pilotées directement par le gouvernement français, sans aucun lien avec les autorités financières des pays tels que la CEMAC ou la CEDEAO. Pour cela, 65 % de leurs réserves de change sont conservés dans un compte d’opérations tenu par le Trésor français, ainsi que 20 % supplémentaire afin de couvrir « les risques financiers ».

De plus, les banques des zones CFA imposent une limite de crédit à chaque pays membre équivalent à 20 % des recettes d’état de l’année N-1.  Bien que le BEAC ou la BCEAO aient des possibilités de retrait supérieur auprès du Trésor français, ces retraits doivent faire l’objet de l’accord du Trésor français. De nombreuse autres détails entrent dans cette rubrique visant à fragiliser les anciennes colonie d’Afrique.

ACCORD n⁰3 : LE DROIT DE PREMIER REFUS SUR TOUTE RESSOURCE BRUTE OU NATURELLE DÉCOUVERTE DANS LE PAYS

Cet permettait à la France d’avoir le premier droit d’achat des ressources naturelles de la terre de ses ex-colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit: « Je ne suis pas intéressé », que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

ACCORD n⁰4 : PRIORITÉ AUX INTÉRÊTS ET AUX ENTREPRISES FRANÇAISES DANS LES MARCHÉS PUBLICS ET APPELS D’OFFRES PUBLICS.

Dans l’attribution des marchés publics, les entreprises françaises ont la priorité. Même si les pays africains peuvent obtenir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs.

En conséquence, dans la plupart des ex-colonies françaises, tous les leviers économiques des pays sont entre les mains des expatriés français. C’est le cas de la Côte d’Ivoire, par exemple, où les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les grands services publics dont l’eau, électricité, téléphone, transports, ports et les grandes banques. C’est la même chose dans le commerce, la construction et l’agriculture.

ACCORD n⁰5 :  DROIT EXCLUSIF DE FOURNIR DES ÉQUIPEMENTS MILITAIRES ET DE FORMER LES OFFICIERS MILITAIRES DES COLONIES.

Grâce à un système sophistiqué de bourses, de subventions, et les « accords de défense » attachés au pacte colonial, les Africains doivent envoyer leurs officiers supérieurs en formation en France.

ACCORD n⁰6 : LE DROIT POUR LA FRANCE DE DÉPLOYER DES TROUPES ET D’INTERVENIR MILITAIREMENT DANS LE PAYS POUR DÉFENDRE SES INTÉRÊTS.

S’appuyant sur « les accords de défense » attachés au pacte colonial, la France a le droit d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans les bases et installations militaires, entièrement gérées par les Français.

ACCORD n⁰7 : L’OBLIGATION DE FAIRE DU FRANÇAIS LA LANGUE OFFICIELLE DU PAYS ET LA LANGUE POUR L’ÉDUCATION.

Une organisation de la langue française et de la diffusion de la culture française a même été créée. Elle s’appelle la « Francophonie » et possède plusieurs organisations satellites. Ces organisations sont affiliées et contrôlées par le ministre français des Affaires étrangères.

ACCORD N⁰8 :  L’OBLIGATION D’UTILISER LE FRANC CFA (FRANC DES COLONIES FRANÇAISES D’AFRIQUE).

Bien que ce système ne soit pas partagé par l’Union européenne, les colonies françaises sont contraintes à utiliser exclusivement le FCFA.

ACCORD N⁰9 :  L’OBLIGATION D’ENVOYER EN FRANCE, UN BILAN ANNUEL ET UN RAPPORT D’ÉTAT DES RÉSERVES. PAS DE RAPPORT, PAS D’ARGENT

C’est-à-dire que, le directeur des banques centrales des ex-colonies présente ledit rapport lors des réunions bisannuelles des ministres des Finances sur les ex-colonies. Ce rapport est ensuite compilé par la Banque de France et le Trésor français.

ACCORD N⁰10 : INTERDICTION DE RENONCER TOUTE ALLIANCE MILITAIRE AVEC D’AUTRES PAYS, SAUF AUTORISATION DE LA FRANCE.

La plupart de ces pays ont seulement des alliances militaires avec leurs ex-colonisateurs simplement par le fait que la France leur interdisait toute autre alliance militaire.

ACCORD N⁰11 : L’OBLIGATION DE S’ALLIER AVEC LA FRANCE EN CAS DE GUERRE OU DE CRISE MONDIALE.

Plus d’un million de soldats africains ont combattus pour la défaite du nazisme et du fascisme au cours de la Seconde guerre mondiale.

Jusqu’ici ces onze (11) accords sont restés en vigueur entre la France et les 14 pays de la zone CFA. Pourtant, aucun média Français ni leurs spécialistes de L’Afrique ne font allusion à ces onze accords déshumanisants et honteux passés par la France et ses anciennes colonie d’Afrique ayant pourtant acquis leurs indépendances.

La dynamique de libération de l’Afrique en marche

Les relations Afrique-France prennent un coup considérable grâce à l’impulsion du vent de l’Ouest. « Si cette émancipation avait été impulsée depuis aujourd’hui l’Afrique serait le continent le plus développer du monde. Malheureusement, lorsque Mouammar Kadhafi avait lancé le mouvement, il n’était entouré que des hypocrites et traitres qui ne pensaient qu’à leur ventre plutôt qu’à la libération de l’Afrique », s’indigne Romaric dans un ton colérique. Il va marteler par la suite « Dieu merci, chaque chose a son temps. Nous avons aujourd’hui des jeunes comme Goita animés par une réelle volonté de libérer leur pays et partant l’Afrique même au péril de leur vie ». C’est une véritable révolution qui vient d’être engrangée par le Mali qui devrait être prise en exemple par les pays encore assiégés par la France.

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