Réunis à Alger le 03 novembre 2022, les dirigeants arabes face aux pressions des États-Unis de voir les différents pays affichés ouvertement leur position sur la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine, ont adopté la politique de non alignement et la préservation de la paix dans le monde.
Dans ce qui est convenu d’appeler « La déclaration d’Alger », les dirigeants arabes ont été clairs au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. C’est un problème mineur pour l’instant au regard des priorités actuelles de leurs populations et de leurs États respectifs. Ils ne sont pas pressés de s’aligner derrière une puissance quelconque. Que l’histoire suive d’abord son cours car, de l’avis de plusieurs géostratéges et experts en relations internationales, la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est pas prête à s’achèver du jour au lendemain. La Russie doit avant tout se positionner sur la scène internationale malgré quasi-injonction de l’Union Européenne et les Etats-Unis qui veulent garder leur hégémonie sur le monde. C’est la politique de la bipolarisation voire de la multipolarisation qui tente de s’imposer. Une politique bien combattue par la première puissance mondiale qui essaye de dissuader ou d’imposer son dictat aux pays à faible revenu économique parmi lesquels, les pays des continents africains et du moyen Orient.
Le sommet de la Ligue aura donc permis de voir la détermination de certains pays africains et du Moyen Orient de ne plus se plier aux exigences des États-Unis qui menacent de sanctionner tout pays qui va s’aligner derrière la Russie de Vladimir Poutine. La menace laisse à 37° ces dirigeants arabes qui au cours de leur travaux d’Alger, ont décidé de ne pas s’aligner. La priorité est accordée aux problèmes qui minent leurs pays.
Le communiqué sanctionnant leurs travaux laisse voir qu’une encrage a été mise sur le solutionnement de la guerre en Libye, déchirée depuis la mort du Guide Mouammar Kadhafi en 2011 ; la résolution de la guerre en Syrie, la mise en place d’une politique d’assurance en matière de sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique. Des priorités saluées par les 17 chefs d’Etats et de gouvernements qui ont pris par à ce sommet. Dans cette déclaration d’Alger l’on peut lire cette détermination : « Conscients de la conjoncture délicate et des développements effrénés sur la scène internationale et des signes de l’état actuel de polarisation qui augurent d’une reconfiguration des rapports de force, avec tous les dangers que cette situation fait peser sur notre sécurité nationale et sur la stabilité de nos patries, et ce qu’elle nous dicte comme impératif de fédérer nos efforts pour préserver nos intérêts communs et se positionner en tant qu’acteur influent et agissant pour dessiner les contours d’un nouvel ordre international basé sur la justice et l’égalité souveraine entre Etats »
Fermeté à l’unissons
Les Etats-Unis ne peuvent pas compter sur les pays arabes pour appuyer leur position sur la guerre russo-ukrainienne. Les dirigeants arabes renoncent à l’alignement et à l’usage de la force et font prévaloir la paix. Ils se disent plus surpris que les États-Unis et l’Union Européenne ne prennent pas en compte la Charte des Nations Unies qui fait prévaloir le règlement pacifique des conflits et le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Difficile pour eux de comprendre ce soutien apporté à l’Ukraine pour pérenniser la guerre et partant, l’insécurité du monde. L’histoire ne se maintient pas et ne se contient non plus. Même la force est impuissante au dénouement de l’histoire qui déroule ses tentacules.