Yarha 2023
« Le cinéma au Cameroun est tué par les autorités »
S’exprimant au micro de la crème hebdo en marge de la 9è édition de la semaine du premier film (Yarha) en cours à Yaoundé, l’acteur Gérard ESSOMBA fustige le laxisme des pouvoirs publics à véritablement investir dans l’industrie du cinéma.
D’entrée de jeux, l’homme à la barbe blanche, bonnet noir sur la tête et lunettes grandes sur le visage garde son humour. Il se définit comme un homme oublié et méconnu par les siens « Vous savez j’ai l’habitude de dire que je suis comme l’Australie, tout le monde en parle mais personne n’en veut… dans mon propre village très peu de gens savent qui je suis», lance Gérard ESSOMBA.
À la question de savoir qu’est ce qui coince pour voir enfin le cinéma camerounais décoller véritablement, Gérard ESSOMBA est clair qu’il n’y a pas que le cinéma qui a mal à décoller mais toute la culture camerounaise qui a mal. Tout ceci trouve son origine selon lui, à partir même de ce que les médias livrent à leur public « vous savez lorsque j’écoute les chansons mêmes qui sont diffusées sur les radios et télévisions camerounaises, il n’y a rien de musique Camerounaise ou elle est très peu et par conséquent les jeunes ne connaissent pas l’histoire et les archives et même la culture camerounaise dans ce domaine, il en est de même pour le films et autres…»
Face à cela qu’est ce qu’il faut faire pour relever le cinéma camerounais pour le placer au niveau de celui du Nigeria ou du Ghana ?
Pour l’homme de culture le remède miracle réside au niveau du parlement camerounais. Selon lui, tant que les deux chambres du parlement qui sont l’Assemblée Nationale et le Sénat ne prendront pas en considération le développement du Cameroun par la culture, « je ne pense pas que ce soit par le football (…) Si le jeune camerounais qui naît n’a jamais entendu parler de Mendo ze, de Guillaume Oyono ( un acteur de la culture abandonné à lui même jusqu’à sa mort, alors qu’il était une valeur à pérenniser) comment voulez vous qu’il s’intéresse réellement à la culture, la vraie au plan large, l’exemple même de Sita Bella morte dans la misère au quartier Messa à Yaoundé est parlant… Tant que l’Etat camerounais et les deux assemblées que je tends la main aujourd’hui afin de nous inviter à nous asseoir et de parler ensemble pour relever la culture camerounaise ».
Interview intégrale à retrouver sur notre page Youtube
Par Bernard Rodrigue BILLONG