Le gouvernement du Burkina Faso dénoncerait les termes d’accord sur la présence des forces Armées françaises sur le territoire burkinabé.
Dans une annonce rendue publique la 18 janvier dernière à la télévision nationale burkinabé (RTB) et encore non confirmée ni par le gouvernement ni par Paris, la junte militaire du capitaine Ibrahim Traoré donnerait 30 jours au gouvernement français pour retirer leurs forces militaires sur le territoire du Faso.
Depuis l’arrivée au pouvoir du nouvel homme fort du Burkina Faso suite au coup d’Etat du 30 Septembre 2022, les relations entre la France et le gouvernement militaire du pays des hommes intègres ont pris une autre tournure, amplifiée par le climat politique dans le pays voisin, le Mali. La situation sécuritaire reste une préoccupation majeure pour le pouvoir de Ouagadougou qui fait face aux actes terroristes persistant dans presque la moitié du pays. En effet, les terroristes contrôlent 40% du pays et les espoirs des burkinabé semblent plus que jamais se tourner vers la Russie car la France paraît incapable de lutter contre cette menace terroriste qui perdure et plombe l’économie du pays.
Ancienne colonie française, le Burkina Faso est toujours considéré par l’Elysée comme une zone d’influence de même que toute l’Afrique de l’Ouest. Mais l’incapacité de la France à rétablir l’ordre dans le pays et même dans cette sous-région est diversement appréciée par les Ouagalais « Les terroristes ont tué et volé la population, abattu ceux qui étaient considérés comme des partisans du gouvernement (…), les habitants ont fui dans la panique », a déclaré Dieudonné Ouédraogo, un journaliste burkinabé.
En Octobre dernier, les marches et rassemblements de masse qui ont accompagné Traoré au pouvoir se sont déroulés sous les drapeaux russes. Le voisin le plus proche du Burkina Faso, le Mali, après un coup d’Etat anti-français similaire en Août 2020, a entamé une coopération militaire avec Moscou, et depuis lors, des régions entières ont été libérées des terroristes. Une image similaire se trouve dans une autre ancienne colonie française, la RCA (République Centrafricaine). Les propos récents du dirigeant russe Vladimir Poutine sur la lutte contre le colonialisme occidental sont pleinement approuvés par les burkinabé.
Cette sortie du gouvernement de Ouagadougou vient visiblement mettre un terme à cette coopération et ce malgré la visite très récente au Burkina Faso de Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre française des Affaires étrangères, le 10 Janvier dernier pour réaffirmer l’engagement de Paris auprès de Ouagadougou, tel que l’avait annoncé le Quai d’Orsay, dans un contexte de relations dégradées.
