Depuis l’annonce de la demande par Ouagadougou des 400 soldats français du territoire burkinabé, l’un des cerveaux des opérations militaires françaises en Afrique donne son avis.
Depuis l’annonce de la demande par Ouagadougou des 400 soldats français du territoire burkinabé, l’un des cerveaux des opérations militaires françaises en Afrique donne son avis.
Dans une interview accordée au journaliste Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale, l’ancien Directeur des opérations militaires françaises en Afrique estime que la fermeture d’une base militaire sur les cinq (05) que compte la France en Afrique n’aura aucun impact sur la présence militaire française sur le continent.
Sur la question de savoir si cette décision du gouvernement burkinabé serait motivée par le Kremlin car intervenant un mois seulement après la visite secrète du ministre burkinabé de la défense en Russie, le général de corps d’armées est resté passif tout en reconnaissant : « Les agitations ces deux dernières semaines des influenceurs pro russes». À la question de savoir si cette décision du Burkina Faso réjouirait le gouvernement malien d’Assimi Goïta qui verrait en cela un nouvel allié dans son bras de fer contre la France, Didier Castres dira oui en ajoutant que: « Je pense que ça sera une erreur de voir qu’il ya une forme de mimétisme, je pense qu’au Mali la France a été le bouc émissaire qui a permis d’asseoir une forme de légitimité de la junte et de l’exonérer de toutes ces faiblesses, de tous ses manquements au règlement de la crise au Mali. Je pense que c’est complètement différent au Burkina Faso où on n’a jamais vu la France vilipendée, menacée et injuriée par les autorités comme ça a été le cas au Mali. Si nous n’avons plus aucune coopération avec le Mali, attendons de voir ce que le Burkina Faso va nous réserver hormis le départ de nos troupes comme forme de coopération ».
Quant à la réussite ou l’échec des opérations Servale et barkhane, celui qui était le cerveau de ces opérations se veut clair. « Je trouve que faire porter la responsabilité de l’échec de la situation au Mali à l’armée française me paraît quand même très très excessif (…) Est-ce que les armées françaises pouvaient à elles seules résoudre la crise sécuritaire au Mali ? Non (…) Ce qu’on devait faire on l’a fait». Sur la question de la présence russe qui pourrait réussir là où la France a été à la peine, Didier Castres ne voit pas comment la Russie réussirait avec seulement 1000 hommes là où la France n’a pas pu avec plus de 5 000 hommes. Le redéploiement de la France en Afrique devra désormais obéir, selon la politique du président Emmanuel Macron à « plus de présence moins de visibilité ».