L’entraîneur sélectionneur local du Sénégal, membre de la génération dorée de 2002, a l’ambition d’écrire son nom dans le football sénégalais en tant qu’entraîneur. Comme son ex-coéquipier et mentor Aliou Cissé, champion d’Afrique avec les Lions de la Teranga, il rentre dans l’histoire du football senegalais en remportant le Chan un an après le sacre à la CAN des Lions de la Teranga.
Ancré dans les mémoires des Sénégalais comme le Talonnier après cette fameuse talonnade de l’attaquant des Lions qui lançait, il y a plus de 20 ans, Henri Camara vers son but en or contre la Suède (2-1 a.p) au Mondial 2002. La « fresque » sur son mur a vécu et a disparu lentement, accompagnant la carrière du joueur qui allait également glisser de la pelouse au banc d’entraîneur.
« Envie de donner pour mon pays »
Aujourd’hui, l’ancien joueur de Strasbourg est « ravi » que son statut de sélectionneur remplace celui de joueur depuis qu’il a qualifié et remporté l’équipe locale au CHAN, 11 ans après la dernière participation des Lions. Un destin en accéléré puisque Pape Thiaw a pris les rênes de la sélection A’ après le décès du titulaire Joseph Koto, victime d’un malaise en octobre 2021. « J’étais son adjoint et j’ai beaucoup appris à ses côtés », témoigne-t-il. Un destin accepté aussi tant le natif de Dakar avait l’ambition de transmettre le savoir-faire accumulé durant sa carrière de joueur. « La meilleure façon de transmettre, c’était de coacher. Comme j’avais des blessures récurrentes au genou, j’ai pris les devants, et je suis allé passer mes diplômes très tôt. Aujourd’hui, j’entraîne avec passion, et j’ai envie de donner surtout pour mon pays. » déclare le champion d’Afrique.
Aliou Cissé, l’exemple à suivre
Après avoir fait ses armes dans le club très populaire de Niarry Tally (Dakar) pendant trois ans, voilà donc Pape Thiaw investi d’un plus gros challenge. Avec un peu plus de pression, surtout avec la réussite de l’équipe A devenue championne d’Afrique. À sa tête, un certain Aliou Cissé, membre de la génération 2002, comme Pape Thiaw. Le coach des locaux n’est donc pas allé loin pour trouver l’exemple parfait à suivre. « Aliou, avant tout, c’est un grand frère. C’était mon capitaine en sélection, et surtout un mentor pour moi. C’est quelqu’un qui montre la voie. Il a fait quelque chose dont tout le monde rêve : gagner la CAN pour son pays. Si on parle beaucoup du Sénégal dans le monde, c’est en partie grâce à lui. C’est un exemple à suivre, c’est le meilleur entraîneur en Afrique. C’est mon idole. »
L’ambition de Pape Thiaw qui en toute « humilité » était de gagner un titre avec ses protégés. Et malgré un bilan mitigé avec une victoire (1-0, Côte d’Ivoire) et une défaite (0-1, Ouganda) lors des deux premières journées, Bouna de son deuxième prénom a porté ses poulains jusqu’au toit de l’Afrique, laissant sur le carreau des Algériens qui devront encore patienter avant de revoir leur équipe briller. Ce trophée vient ainsi récompenser un homme qui a mis du sérieux dans son travail, transmis de la rigueur à ses poulains, leur inculquant l’une des bases du football qui est de ne pas prendre de but. Consigne respectée par ses joueurs, car son Sénégal finit meilleure défense du tournoi avec 1 seul but encaissé. Un trophée en guise de cadeau un jour avant l’anniversaire de Pape Thiaw.