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mardi, 3 décembre 2024

Union Africaine : Un autre  » meilleur élève » de la France à la tête de l’organisation

Le Président de la République des Comores a été choisi par ses pairs pour présider aux destinées de l’Union Africaine pour les 12 prochains mois. C’était au terme des assises du 36è sommet de l’UA qui s’est refermé ce 19 Février 2023 à Addis Abeba en Ethiopie.

Il s’appelle Azali Assoumani, le Président de la République des Comores. c’est lui qui devra diriger pour les 12 prochains mois la présidence de l’Union Africaine. Une première sur le continent qu’un Président d’une république insulaire avec à peine 1,2 millions d’habitants prenne les rennes de l’institution panafricaine. Un choix mieux une désignation qui ne passe pas inaperçue et qui ne manque pas d’essuyer des critiques de toute part tant il y aurait à dire et à reprocher à l’homme fort des Comores.

Une main cachée de la France

S’il est vrai que la présidence à la tête de l’Union Africaine se veut tournante, nombreux sont ces observateurs et ces journalistes du continent qui voient en l’arrivée d’Azali Assoumani à la tête de l’Union Africaine, un choix imposé par la France d’Emmanuel Macron. Azali Assoumani est réputé très proche du Président français. Moroni et Paris ont des liens forts, et le Président des Comores a effectué cinq visites officielles en France ces trois dernières années.

Pour un responsable Comorien, « la France voulait éviter les dissensions au sein de l’Organisation » avant d’ajouter que « les Comores peuvent jouer un rôle de médiateur, nous pouvons passer des messages notamment au Sahel où le Mali connait des problèmes avec la France… » ajoute ce responsable comorien. Emmanuel Macron voudrait-il se servir d’un Chef d’Etat acquis à sa cause, et à celle de la France pour renouer les relations entre Paris et Bamako ? Tout porte à le croire. Aussi le choix du Président comorien sonne comme une récompense de l’Occident envers celui-là qui s’est formellement opposé à l’envahissement de l’Ukraine par la Russie alors que les autres Etats africains ont opté pour un non alignement.

Cette « ingérence » de la France dans le choix des leaders africains et dans la gestion des affaires africaines démontre une fois de plus la main mise de l’Elysée sur le continent et rappelle à ceux qui l’avaient oublié que les Chefs d’Etats africains ne sont que des marionnettes aux yeux et au service non pas du continent mais de la France et qu’ils sont prêts à se plier en quatre pour que  » la volonté du père soit faite » et on dira simplement AMEN !!! À quand la fin de la servitude ? L’Afrique peut-elle avoir un mot à dire sur le choix du président de la commission européenne ? Il ne faut même pas rêver.

L’arrivée d’Azali Assoumani à la présidence de l’Union Africaine se situe à un an de l’élection présidentielle dans cet archipel et à l’élection des gouverneurs de l’île. Une élection présidentielle à laquelle Azali n’a pas encore donné sa position. Une situation qui semble soulever de vieilles casseroles quant à la voie utilisée par l’homme fort des Comores au pouvoir en 1999.

S’il est vrai et incontestable qu’il est arrivé à la tête de l’Etat par les armes au terme d’un coup d’état pacifique, le problème central n’est certainement pas l’homme ou la nature de l’homme mais plutôt ce qu’il peut apporter comme changement à la tête de l’UA. On peut les citer, ces Chefs d’États africains qui sont arrivés au pouvoir par les armes et qui, par leurs actions ont pu contribuer à l’évolution de leurs pays, et par là de toute l’Afrique.

Il est donc question pour les africains d’avoir à la tête de leurs institutions des personnes qui s’affirment comme avocats des intérêts de l’Afrique à l’heure où le continent semble être totalement divisé entre l’Occident conduit par la France, les Etats Unis et les pays membres de l’OTAN d’une part, et la Russie ,la Chine et la vision d’un monde multipolaire d’autre part. Il faut un Chef d’État qui ne soit pas un lèche- bottes d’un maître à la recherche de l’amour de ses esclaves d’hier.

En 2000 lors du 36è sommet de l’Union Africaine, Azali Assoumani avait été expulsé du sommet car arrivé à la tête du pays par un coup d’état. Aujourd’hui, la donne semble avoir changé au regard certainement de l’actualité au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Arriver au pouvoir par les armes ne semble plus être une fatalité dès lors ou les intérêts des peuples et du continent sont sauvegardés. l’Afrique veut-il donner une seconde chance à la France ? Les actions d’Azali Assoumani répondront certainement à cette question.

Azali Assoumani, nouveau président de l’UA

Assoumani est-il l’homme qu’il faut ? Les défis prioritaires, pas des moindres dont ceux de l’agro-industrie, du climat, de la relance économique de l’Afrique avec les ravages de la pandémie de Covid 19, la conduite de la mission de l’admission de l’UA au G20 en Inde etc… attendent le nouveau président en exercice de l’UA, Assoumani est-il le bon Choix? La célébration des 60 ans de l’UA le 25 Mai prochain permettra certainement de voir la posture de l’homme d’Etat face à une organisation qui peine à s’affirmer sur le plan mondial à cause des comportements peu orthodoxes de certains Chefs d’Etats à la solde de l’Europe et au manque de réel engagement pour le développement de l’Afrique.

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