Dans un décret signé ce 21 Mars 2023, le Premier Ministre Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute confirme » la hausse » du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) à 41 875 pour les agents de l’Etat relevant du code du travail.
Ils auront tout essayé mais le gouvernement est resté campé sur ses positions. Les confédérations syndicales de défense des droits des agents publics et autres travailleurs souhaitaient un SMIG d’au moins 60 000F CFA pour les agents de l’Etat relevant du code du travail. Dans un décret signé ce 21 Mars 2023 par le premier ministre Joseph Dion Ngute, l’on est déjà fixé sur le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) désormais en vigueur au Cameroun.
41 875F CFA pour les agents de l’Etat relevant du code du travail, 45 000F CFA pour le secteur agricole et 60 000F CFA pour les autres secteurs d’activités. Dans une interview accordée à notre rédaction il ya deux semaines, Jean Marc BIKOKO, Président de la Centrale Syndicale du Secteur Public (CSP), précisait déjà pour le décrier, au nom du Cameroon Workers Forum (CAWOF), que si le gouvernement s’entêtait à maintenir le SMIG à 41 875F CFA, cela serait un coup porté à la démocratie << Le CAWOF tient à rappeler que si « la démocratie c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple », le SMIG à 41 875 Fcfa n’est en rien au service du peuple >>.
En matière de SMIG, il n’y a pas de négociations entre les parties. Selon l’alinéa 2 de l’article 62 de la Loi N°92/007 du 14 Août 1992 portant Code du Travail, le SMIG est fixé par décret du Gouvernement, après avis de la Commission Nationale Consultative du Travail (CNCT). Et cet avis consensuel doit être matérialisé par un document paraphé et signé par toutes les parties prenantes. Est ce à dire que l’impasse dans laquelle le processus était plongé depuis plusieurs mois aujourd’hui a trouvé une issue ? Les confédérations syndicales de défense des droits des agents publics et des travailleurs ont-elles finalement signé cet accord ? Tout porterait à le croire.
L’étude comparée des minimums salariaux dans la sous-région de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) donne en pôle position le Gabon et son voisin équato-guinéen.
Fixé à 80 000 FCFA au Gabon, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) s’est transformé en Revenu minimum mensuel (RMM) quand on lui a adjoint certaines primes pour se situer à 150 000 FCFA depuis 2010. La Guinée équatoriale, petit émirat pétrolier de la sous-region, vient en 2e position avec 128 000 FCFA. La République du Congo (3e) avec 90 000 FCFA et le Tchad (4e) avec 60 000 FCFA se situent dans la moyenne du classement.
Le Cameroun, malgré son statut de « locomotive économique » de cette partie du continent, a un SMIG qui contraste avec la réalité : 41 875 FCFA seulement depuis ce 21 Mars 2023.
Quelle sont les raisons qui peuvent justifier cet décision du gouvernement camerounais à ne pas franchir la barre ne serait ce que de 60 000F CFA ? Quels sont les leviers à activer pour inscrire le Cameroun dans le top trois de ce classement des minimums salariaux dans la sous-région Afrique centrale ? Autant de questions et bien d’autres qui méritent d’être éclaircis pour le bien de tous