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samedi, 21 décembre 2024

Technologie: Lancement du premier satellite kenyan : « Nous voulons montrer ce dont nous sommes capables »

« Taifa-1 » (Nation-1, en swahili), c’est le nom de baptême du tout premier satellite d’observation kényan dont le décollage est prévu ce mardi 11 avril depuis la base américaine de Vandenberg, en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de l’entreprise américaine Space X.

 

Après le lancement en 2018 d’un premier nanosatellite, mais uniquement à titre expérimental, le Kenya remet ça ce mardi 11 avril 2023. Il n’est plus question d’expérimenter, mais plutôt de confirmer et de s’affirmer aux yeux du monde comme une puissance à la conquête de l’espace. « Taifa 1 » qui doit rejoindre l’espace sera bien le premier satellite d’observation opérationnel, autrement dit le premier à pouvoir recueillir et transmettre, en temps réel, des données satellitaires. Une véritable révolution qui « va nous permettre de surveiller par exemple notre couverture forestière. Perdons-nous des forêts ou bien est-ce que notre politique de reforestation permet d’augmenter notre surface forestière ? En ce qui concerne les ressources en eau, cela peut permettre de surveiller si nous perdons de l’eau ou bien si les volumes augmentent, voire de détecter des sources de pollution », selon le colonel Brig Hillary Kipkosgei, directeur par intérim de la Kenya Space Agency (KSA).

Au-delà de la conquête spatiale, le Kenya veut faire entendre sa voix et démontrer aux yeux ses prouesses technologiques. « Déjà, nous voulons montrer ce dont nous sommes capables. Nous avons atteint une certaine maturité. Ensuite, nous voulons, grâce à ce satellite, continuer à apprendre. C’est notre premier satellite opérationnel, il y a donc des choses à apprendre sur la gestion d’une opération spatiale, sur la gestion d’un récepteur au sol. En matière d’acquisition et de traitement des données, nous avons aussi des choses à apprendre », précise le directeur par intérim de la Kenya Space Agency. Et le pays ne compte pas s’arrêter là : « par la suite, nous souhaitons utiliser ces connaissances pour lancer d’autres satellites… Trois, quatre, cinq et peut-être même six satellites qui travailleront ensemble et formeront une constellation.

L’objectif est d’avoir des sources d’informations variées qui se complètent et que l’on peut comparer…Enfin, notre programme spatial est peu connu. Les gens ne connaissent pas nos capacités et les opportunités que cela représente. Nous voulons donc profiter de cette opportunité pour sensibiliser les gens et pour obtenir leur soutien pour pouvoir investir dans d’autres programmes à l’avenir. »
Le lancement de ce satellite aux dimensions de 10 cm sur 10 de largeur et 30 cm de long est un grand moment pour l’agence spatiale kényane. Le premier satellite d’observation kényan a décollé ce mardi matin à 6h48 TU pour se déployer une heure plus tard.


L’envoi dans l’espace de « Taifa 1 » porte à 46 le nombre total d’engins africains en orbite. Signe que l’Afrique a pris conscience des « atouts de développement de l’espace » soulève Sékou Ouedrago, fondateur de l’African Aeronautics & Space Organisation (AASO), auteur de « L’Agence Spatiale Africaine, vecteur de développement ». Depuis 1998, quinze pays africains ont envoyé au moins un satellite en orbite. D’un point de vue régalien, cela veut dire qu’on est dans la course. Par ailleurs, lorsqu’un pays africain investit de telles sommes dans un projet spatial, même s’il s’agit d’une université ou d’un acteur privé à la manœuvre, cela a forcément des atouts de développement. Précise Sékou Ouedrago.

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