Dans un rapport rendu public sur la lutte contre la corruption, Amnesty International a exhorté mardi les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre à lutter contre la corruption et à cesser de « persécuter » les défenseurs des droits humains qui la dénoncent à l’instar de Martinez Zogo assassiné en Janvier 2023.
Ce rapport accable pas moins de 19 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre reconnus coupables des « arrestations », « harcèlement », « placements en détention » et « même la mort » contre les défenseurs des droits humains qui combattent la corruption. Pour le cas du Cameroun, cité dans ce rapport, L’organisation des droits humains a pris comme exemple le sort du journaliste camerounais Martinez Zogo.
Il avait été enlevé par des hommes non identifiés le 17 janvier, puis retrouvé mort cinq jours plus tard, son corps mutilé, alors qu’il enquêtait et avait publié des informations sur le détournement présumé de centaines de milliards de francs CFA des personnalités politiques et du monde des affaires proches du gouvernement, souligne Amnesty. D’autres pays tels que le Togo, le Nigéria et bien d’autres sont cités par ce rapport.
Au Cameroun, la lutte contre la corruption demeure un véritable serpent de mer et ce malgré les institutions mises en place pour lutter contre ce fléau qui, selon toute vraisemblance, fait partir de l’ADN de tous les camerounais du sommet à la base.
Dans son rapport 2021, la CONAC a répertorié 11 secteurs et administrations où les pratiques de corruption sont préoccupantes. Par ordre alphabétique, il s’agit de l’Administration territoriale, les collectivités territoriales décentralisées, le Commerce, les Domaines et les affaires foncières, l’Éducation, les Finances, les Forces de maintien de l’ordre, les Forêts et la faune, la Justice, les Transports routiers et la Santé.
Le rapport 2021 de la CONAC est à la hausse par rapport à celui de 2020. Des chiffres publiés, il ressort que l’augmentation est de 26.336.519.954 Fcfa contre 17.611.274.184 Fcfa en 2020 au titre des préjudices subis par l’État et se présentent ainsi qu’il suit:
– Enquête de la CONAC: 24 801 575 471 Fcfa;
– Décision du Tribunal criminel spécial: 18 545 374 057 Fcfa;
– Débets du Conseil de discipline budgétaire et financière: 600 844 610 Fcfa. Soit un total cumulé de 43 947 794 138 Fcfa.
Autant dire que la lutte contre cette gangrène qui tire l’économie du Cameroun vers le bas devra s’intensifier.
Sur 115 pays répertoriés dans le monde en 2022, le Cameroun occupe le 74è rang en terme d’indice de corruption.