C’est la principale équation qui est au centre de la première session semestrielle des gouverneurs pour l’année 2023, ouverte ce 17 Juillet 2023 à Yaoundé autour du ministre Paul Atanga Nji de l’Administration Territoriale.
Il ne se passe plus une seule année scolaire, sans que l’on n’entende parler de violence en milieu scolaire. Une violence à double face, d’une part entre élèves et d’autre part entre élèves et enseignants. On a encore en mémoire ce jeune enseignant de mathématiques au lycée technique de Nkolbisson à Yaoundé qui avait succombé de ses blessures à lui infligées par son élève, un garçon d’à peine 17 ans. Des cas comme celui là sont devenus légions et semblent même s’intensifier et encourager par une société ouverte à la vente et la culture des stupéfiants.
Des drogues douces aux drogues fortes, ces jeunes pour la plupart des élèves ont transformé leurs établissements en cartels faisant vivre l’horreur à leurs camarades et à leurs enseignants impuissants devant ce phénomène. Apparemment les mesures prises par les responsables d’établissements et les ministres en charge de ce secteur ( précisément l’enseignement secondaire) ne produisent pas d’effets.
La question est donc posée sur la table des dix gouverneurs de régions réunis à Yaoundé autour de leur patron le ministre de l’Administration Territoriale décidé à tordre le coup à ce phénomène qui jette comme une ombre noire non seulement sur le secteur de l’éducation mais également sur toute la société camerounaise en général.
Que peuvent vraiment les gouverneurs ? La fin de ces trois jours de travaux nous en dira certainement davantage mais pour l’heure, il est véritablement question de limiter ou mieux d’interdire l’entrée de ces substances psychotropes sur le sol Camerounais.
Selon une étude réalisée par Global initiative, le Cameroun est considéré comme un importateur majeur et un point de transbordement pour le cannabis produit dans le pays et dans d’autres pays africains. Même s’il est illégal, le cannabis est la drogue la plus consommée dans le pays. Il est en grande partie produit dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, et fait ensuite principalement l’objet d’un trafic vers le Nigéria. Le Tramadol est la drogue de synthèse la plus préoccupante au Cameroun et la drogue la plus demandée dans le pays après le cannabis. Il fait généralement l’objet d’un trafic depuis l’Inde via l’Afrique de l’Ouest, et le Nigéria en particulier, et est distribué au Cameroun et dans d’autres pays d’Afrique centrale. Le taux de chômage élevé et la pauvreté généralisée font partie des facteurs qui expliquent le nombre croissant de personnes vendant des drogues de synthèse dans les rues du pays.
Le Cameroun est un pays de transit et de destination de l’héroïne. Alors qu’il n’était auparavant qu’un pays de transit pour l’héroïne, la consommation a augmenté parmi les élites. Il existerait des liens entre les terroristes basés dans le pays ainsi que d’autres acteurs non étatiques violents et le trafic illicite de drogues, notamment l’héroïne. Le marché de la cocaïne est le marché de la drogue le moins répandu au Cameroun. La drogue ne fait que transiter par le Cameroun, même si on pense qu’un nombre croissant d’élites locales en consomment.
Paul Atanga Nji et ses gouverneurs ont donc du pain sur la planche