« Voici plus de trois décennies que nous sommes en train d’attendre qu’on nous indemnise. J’étais tout jeune quand cette affaire a commencé, je suis déjà adulte et parent, j’espère que je ne vais pas mourir en laissant cette histoire sans être indemnisée. » Ces propos du feu Luc Assamba, ancien maire de commune de Yaoundé 2 lors d’une rencontre en présence de ses frères Tsinga, résonnent encore de tout leurs échos auprès des familles qui attendent toujours le dédommagement de l’espace qui sert de site au palais des congrès de Yaoundé.
L’immeuble qui trône majestueusement au-dessus de la colline Nyada et qui fait l’une des fiertés de la coopération Sino-camerounaise depuis 1982, date de l’inauguration de cette belle bâtisse, connait malheureusement quelques soucis. Un différend, observé au travers des cris de détresse lancés par des autochtones qui réclament leur indemnisation. Une fresque qui a fait l’objet d’un rappel de la part des autorités traditionnelles Tsinga, présentes lors des travaux du 25 octobre 2022, organisés par le Centre de Recherche et de Documentation sur les Traditions et Langues Africaines (Cerdotola) relatifs à la « nouvelle pensée africaine ».
Un moment d’échange et de partage entre les autorités traditionnelles africaines qui a été l’occasion pour les descendants Tsinga de réitérer leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une mauvaise foi du régime de Yaoundé, peu soucieux de satisfaire à leurs doléances ou plutôt à leurs droits agraires. Pourtant lors de la réhabilitation du bâtiment, débutée en août 2015 et qui s’étendait sur une période de 20 mois pour un coût estimatif de 11 milliards de FCFA mais qui atteindra finalement 20 milliards de FCFA, ces propriétaires terriens s’attendaient à rentrer dans leurs droits, après plus de trente années d’attente, constamment agrémentées de promesses fallacieuses.
« Je crois, Déclare Martin Onambélé que c’est le respect que nous les Tsinga avons pour les lois et les autorités qui fait en sorte que nous ne soyons pas indemnisés. Voyez-vous-même le nombre de bénéfices que fait cet immeuble chaque semaine ? Les colloques internationaux, les séminaires, les instances législatives y sont logées, le RDPC y résidait pendant longtemps, je n’oublie pas les foires, les salons et les mariages réguliers. Soyons un peu humain après on va dire que les Tsinga qui sont voisins de présidence veulent créer l’instabilité.»
Un appel de ce natif de l’arrondissement de Yaoundé 2 où se trouve le site du palais des congrès qui ouvre une fois encore, le sombre tableau des indemnisations au Cameroun et la question de l’expropriation foncière des populations. Le cas de cet édifice dont l’histoire est connue de quasi-totalité des citadins de la capitale Politique camerounaise. L’espace de 18 hectares a très souvent été considéré comme une véritable référence pour les évènements et s’impose au fil du temps comme un lieu culturel inamovible. Un primauté, confortée par sa position géographique sur les hauteurs de l’une des sept (07) collines de la ville éponyme d’Ongola.
Un dilemme entre l’Etat et ces fils et filles Tsinga qui invite les autorités à s’asseoir sur la même table avec ces originaires, en vue de remédier à cette situation qui n’a que trop perduré