Dans une note d’information et d’invitation signée du secrétaire national à la communication du Rassemblement Démocratique du peuple camerounais le professeur Jacques Fame Ndongo, l’on apprend que le Secrétaire général du comité central de ce parti effectuera une visite de travail dans le Sud Cameroun le 19 octobre prochain. Au rang des personnes attendues à ce rendez-vous, les Chefs traditionnels de 1er et 2è degré de la région du Sud. Une situation peut-être sans surprise mais qui confirme le pouvoir de ce parti sur les Chefs traditionnels.
Depuis quelques jours déjà, le Rassemblement Démocratique du peuple camerounais (RDPC) parti au pouvoir a entrepris au travers du secrétaire général de son comité central une » mission d’éducation et de formation » de ses militants de la base aux sommet, une opération que nombreux qualifient de préparatoire à un congrès très imminent de ce parti à moins de deux ans des grands rendez-vous électoraux à savoir : Les législatives, le municipales et surtout les présidentielles de 2025. Au delà de la confirmation ou non de la tenue de ce congrès, le fait intriguant voire incompréhensible de ces grands rendez-vous que préside Jean NKuete depuis peu, c’est la présence sous convocation à ces meetings politiques des Chefs traditionnels de 1er et 2è degré.
Sont-ils de fait des militants de ce parti ? On dira peut-être que ce n’est pas nouveau quand on sait que ces gardiens de la tradition ne s’en cachent plus, ils sont dans la sauce, pour reprendre une expression chère aux Camerounais. Oui peut-être rien ne leur interdit, et je précise encore que peut-être, de faire la politique, du moins d’être militants d’un parti politique en tant que citoyen, mais leur statut ne saurait être utilisé comme élément de campagne encore moins cité dans un rassemblement de parti politique.
La mémoire est peut être courte mais l’on se rappelle encore de ce grand chef Mvog Ada qui a connu des misères de la part du ministre de l’administration territoriale pour cause d’avoir pris part à un rendez-vous d’un parti politique de l’opposition.
On sait qu’ils sont militants et les appeler comme tel ne ferait de mal à personne, mais utiliser leurs statuts de Chefs traditionnels renverse l’ordre des choses et laisse clairement comprendre qu’au pays du flambeau ardent on s’en fou.
Sa majesté Roi Sokoudjou en rirait certainement, lui qui n’a cesse de dénoncer cette accointance anormal entre le politique et le traditionnel. Ces Chefs qui, pour la recherche d’une place sous le soleil, piétinent ceux pour quoi ils sont Chefs et préfèrent se faire piétiner par ceux là qui sont censés être leurs sujets.
Espérons seulement qu’ils arborent ces jours là l’habit du parti qui les invite.