C’est au cours d’un point de presse que le Ministre de la santé publique a présenté des statistiques et un état d’avancement de la mise en œuvre de la Couverture Santé universelle au Cameroun le 04 octobre dernier dans les locaux de son département ministériel.
Ce projet de développement participatif permettant aux populations de bénéficier des soins de santé accessibles à tous peine à décoller du fait d’un manque de ressources financières et techniques. Les chiffres présentés par le ministre font état d’un million six cent quatre vingt quatre milles sept cent vingt (1 684 720) personnes pré-enrôlées à la Couverture Santé Universelle (CSU), et exactement un million cinquante deux milles huit cent quarante neuf (1 052 849) personnes définitivement enrôlées. Ces chiffres ont été déclinés par le patron de la Santé Publique au cours d’une conférence de presse relative à l’évolution de la mise en œuvre de la CSU et de l’assainissement de la Carte Sanitaire. De ces chiffres, il ressort que 98% de patients souffrant d’insuffisance rénale réalisent leur séance d’hémodialyse contre une contribution annuelle de 15 000 Fcfa seulement. Ce qui leur permet d’épargner 505 milles FCFA.
Il faut le signaler la CSU a sélectionné les régions en crise notamment la région de l’extrême-Nord, du Nord-ouest et du sud -Ouest et ce n’est qu’une catégorie de personnes qui en bénéficient. Certes plusieurs personnes se sont faites enrôlées, mais l’on reste toujours dans cette soif de voir une réelle implémentation de la couverture santé universelle au Cameroun. Dans plusieurs localités dans des zones retirées, les populations n’ont pas toujours accès aux soins de santé en temps réel du fait du manque des formations sanitaires et le taux de décès augmente chaque jour.
Aussi, l’enrôlement n’est que possible en ligne à partir d’un smartphone ou d’un Android, pourtant certains villages n’ont même pas de réseaux donc difficile pour ces populations de bénéficier de la Couverture Santé universelle.
Cette séance à été une occasion pour procéder à une évaluation de la mise en oeuvre de la CSU et de l’assainissement de la Carte Sanitaire, le Dr MANAOUDA Malachie a interpellé tous les acteurs de la matérialisation de ce projet, à jouer, chacun son rôle, de manière efficiente, sans chevauchement, ni défiance. Il s’agit notamment de la Cellule Technique Nationale (CTN), les Cellules Techniques Régionales(CTR), les Fonds Régionaux de Promotion de la Santé, les Districts de Santé , et les Formations Sanitaires (FOSA).
Il faut le souligner, la CSU a pour principales cibles les enfants âgés de moins de 5 ans qui bénéficient du traitement du paludisme simple et grave, les femmes enceintes et leur nouveau-nés jusqu’à 42 jours de vie, et les personnes souffrant de certaines pathologies spécifiques telles que l’insuffisance rénale, le VIH, la Tuberculose. Ledit panier de soins est appelé à s’élargir en vue d’atteindre une cible estimée à six millions de personnes.

Ministre de la santé publique
Le Ministre en a profité pour appeler à une action concertée de tous les acteurs au service de la CSU: << Nous nous considérons donc comme des soldats en mission >>. A-t-il précisé avant d’ajouter : << Chacun de nous doit être un acteur de la transformation de notre système de santé, un pionnier, une réforme bénéfique à l’ensemble de la population camerounaise >>. Les populations restent avec le regard fixé sur les pouvoirs publics dans l’attente de l’élargissement de la gamme de soins proposés par la CSU et ses cibles. Jusque là, la population Camerounaise ne bénéficie pas encore des prise en charge gratuite dans les formations sanitaires.
Par Raissa FOUDA