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dimanche, 22 décembre 2024

Putsch au Niger : Que cache la prise de pouvoir par les militaires dans le sahel ?

Après Ibrahim Boubacar Keïta au Mali le 18 août 2020 et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso le 24 janvier 2022, voici venu le tour de Mohamed Bazoum du Niger d’être renversé du fauteuil présidentiel dans la matinée du 26 juillet 2023 par les militaires. La question se pose avec acuité sur le mobile réel du vent d’accession au pouvoir par coup d’Etat au sahel.

Le dernier pays allié de la France au sahel vient de mordre la poussière. Des militaires ont affirmé mercredi soir avoir renversé le régime du président du Niger Mohamed Bazoum, selon une déclaration lue par l’un d’entre eux à la télévision nationale à Niamey, au nom d’un Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). « Nous, forces de défense et de sécurité, réunis au sein du CNSP, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez, celui du président Bazoum », a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires. « Toutes les institutions sont suspendues », a-t-il continué, annonçant la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu de 22h00 à 05h00 « jusqu’à nouvel ordre ». La même source précise que « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale ». Elle a affirmé « l’attachement » du CNSP au « respect de tous les engagements souscrits par le Niger », rassurant également « la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains ».

conférence de presse des poutschiste

Quel peut-être le mobile réel d’un tel acharnement des militaires au sahel ?

Le modus operandi est quasiment le même : Extraction manu militari des civils au pouvoir, fermeture des frontières du pays, mise en place d’un Comité de gestion de la transition et l’expulsion des médias étranger à l’instar de RFI et France 24.
Selon un communiqué en circulation dans les réseaux sociaux, on peut lire : « Dernière minute.
La coalition des forces démocratiques composée de la société civile, des syndicats, regroupements de partis politiques, artistes , intellectuels,etc confirme la tenue dans quelques instants ( juste après la pluie) de son point de presse prévu au stade Général seyni Kountché.
NB: cette sortie vise à annoncer la tenue d’une manifestation ce vendredi à partir de 14h à Niamey et partout à travers le Niger pour soutenir l’armée et réaffirmer et dire non aux forces militaires étrangères présentes sur notre territoire. » RADIO ANFANI.

Les événements qui se sont déroulés dans le voisinage semblent avoir inspiré le nigériens qui expriment à leur tour le désir de se défaire de l’occupation ou de l’influence étrangère sur leur territoire. Les populations et les militaires estiment que les civils ont été moulés et bourrés à l’école coloniale et leur présence au sommet des Etats africains ne vise qu’à préserver les intérêts des anciens « maîtres », nous confie une source. Les militaires seraient donc, pour ces populations des « Messi », des « sauveurs » qui viennent les arracherbdes griffes de la domination occidentale et américaine.

Un acte fortement condamné par la communauté internationale

Quelques heures après ce coup d’Etat, une pluie de condamnations s’est abattue sur les meneurs. La France condamne « toute tentative de prise de pouvoir par la force », a réagi ce même jour la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna sur le site du Quay d’Orsay. « Elle condamne fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force et s’associe aux appels de l’Union africaine et de la CEDEAO pour rétablir l’intégrité des institutions démocratiques nigériennes », a-t-elle insistée.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, pour sa part, « condamne fermement le changement anticonstitutionnel de gouvernement », selon des propos rapportés par son porte-parole. Guterres est « profondément troublé » par la détention du Président Mohamed Bazoum par des membres de la Garde présidentielle. Nous rapport-on. « Je me suis entretenu avec le président Bazoum plus tôt dans la matinée et je lui ai dit clairement que les États-Unis le soutenaient résolument en tant que président démocratiquement élu du Niger. Nous demandons sa libération immédiate », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en visite en Nouvelle-Zélande.

Il faut reconnaitre qu’au-delà de ces condamnations qui fusent, il existerait un véritable mal dans le sahel que les militaires se sont donnés pour objectif d’extirper.

 

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