Roch Marc Christian Kaboré n’est le président du Burkina Faso. Il a été renversé par une partie de l’armée le 24 janvier 2022. Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo est désormais le nouvel homme fort du pays des hommes intègres.
C’est la fin du suspense dans l’affaire de coup d’état au Burkina Faso. L’armée a fini par se prononcer sur la situation au pays. Les mutins ont annoncé avoir démis de ses fonctions, le président Roch Marc Christian Kaboré. Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, est le nouvel homme fort du pays des hommes intègres. Ainsi donc, en attendant la suite des évènements, l’Assemblée Nationale et le gouvernement restent suspendus. Un couvre-feu a été instauré entre 21heures et 5 heures du matin. Les frontières du pays restent fermées jusqu’à nouvel ordre. Dans les communiqués qui ont été lus sur les ondes de télévision nationale, il est dit que, que le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba est le président du Mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui contrôle désormais le pouvoir au Burkina Faso.
Comment en est-on arrivé là ?
Tout est parti dans la journée du dimanche 23 janvier 2022, des tirs ont été entendus dans plusieurs casernes du pays. L’on a commencé à parler de coup d’état. L’information a été rapidement démentie par la Présidence de la République. Les burkinabé qui retenaient leur souffle ont été mis au courant des heures après. D’autres informations faisaient état de ce que, les militaires réclamaient une meilleure formation et un matériel militaire adéquat pour faire face à la menace djihadiste, Une meilleure prise en charge des blessés de guerre et des familles des défunts, la constitution d’unités permanentes et de collecte d’effectifs entre autres. D’autres sources du renseignement évoquaient la thèse de l’implication du président Roch Marc Kaboré dans l’affaire malienne au côté de la France. Ce qui aurait énervé les mutins.
Si une telle hypothèse s’avérait vraie, l’on peut dire que c’est un signal fort pour tous les chefs d’Etat qui continuent à jouer le rôle de bras séculier de la France en Afrique subsaharienne. D’aucuns estiment qu’il s’agit d’un mouvement de réveil qui risque bannir pendant un temps la démocratie occidentale pour permettre aux peuples liés par des accords coloniaux, de sortir de « l’embastillement ». Le ton a été donné par le Mali qui entend amener le peuple à savourer les richesses de leur territoire.
Le nouvel homme du Burkina Faso faut-il le rappeler, a été nommé le 3 décembre 2021, commandant de la 3è région militaire qui est responsable du dispositif antiterroriste et de la sécurité de la capitale. Nomination faite par Roch Marc Kaboré après l’attaque d’Inata qui avait fait 57 morts dont 53 gendarmes. Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba est diplômé de l’école militaire de Paris. Titulaire d’un Master en Sciences Criminelle et d’une certification d’expert de la Défense en Management, il était plutôt connu comme un homme de Lettres. L’homme a publié au mois de juin dernier, son ouvrage « Armées Ouest africaine et Terrorisme : Réponse incertaine ? ». Ce coup d’état s’annonce riche en rebondissements. Nous reviendrons.