La Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme se bat bec et ongles pour que le Français et l’Anglais soient des langues officielles d’égale valeur. Des efforts appréciés au sein de l’opinion publique bien que chacun dit être bilingue à son niveau.
« Je suis bilingue à mon niveau ». « C’est le Cameroun qui est bilingue et non les camerounais ». « Moi, je me bats. L’essentiel, c’est que l’on puisse me comprendre ». Voilà quelques propos recueillis auprès des populations de Yaoundé s’agissant du français et de l’anglais promu par la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme depuis sa création le 23 janvier 2017. En pleine crise dite anglophone, la commission Musonge a reçu entre autres missions principales, d’œuvrer davantage à la promotion des deux langues officielles du pays. Les efforts de cette commission déployés jusqu’à ce jour ne sont guère un d’épée dans l’eau. Des avancées considérables sont observées dans les différentes administrations et établissements scolaires. Des sources concordantes, ces efforts ont abouti aux décrets du Premier ministre du 19 juin 2020 à la création ou la mutation de plusieurs écoles et écoles bilingues ou encore celui du 22 février 2021. En effet, pour consolider l’unité nationale et l’intégration, plusieurs établissements scolaires bilingues ont été créés et d’autres simplement mutés pour promouvoir les deux langues. S’assurer surtout qu’elles sont d’égale valeur. La langue étant perçue comme un canal d’intégration rapide dans toutes les localités du pays. Aux dernières nouvelles, 105 établissements bilingues ont été créés et d’autres transformés. Ce qui a enrichi la carte scolaire du pays.
Des centres de formation bilingue sous l’impulsion de la Commission Musonge ont vu le jour. Le caractère bilingue devant un atout pour la fonction que l’on occupe, plusieurs vont se faire recycler dans les centres pilotes au grand bonheur des promoteurs qui en font d’énormes bénéfices.
Quid des administrations ?
Des efforts de promotion du Bilinguisme sont observés dans les ministères. Toutefois, la mayonnaise tarde à prendre avec certains ministres et hauts cadres habitués à la langue de Molière. Quelques expressions en langues anglaises sortent des différents discours quand ce n’est la conclusion qui faite en cette langue de Shakespeare. Sous l’impulsion de la Commission du Bilinguisme et du Multiculturalisme, des cellules de traduction et d’interprétation ont le vent en poupe dans ces administrations.
Dans les entreprises publiques, parapubliques et privées, les chercheurs d’emploi parfaitement bilingues sont désormais courtisés comme une jeune fille à peine mature. La commission Musonge multiplie des campagnes de sensibilisation visant à présenter aux jeunes, les atouts du bilinguisme. Des équipes se déploient sur le terrain pour les besoins de la cause.
Des journées de bilinguisme ont été instituées dans les différentes administrations viennent renforcer le travail de la Commission. Un jour est consacré par semaine à l’anglais ou au français, selon que l’on soit dans la partie anglophone ou francophone du pays.
Encore des efforts
La commission Musonge brille plus par la sensibilisation. Les uns et les autres disent attendre voire cette commission dans la mise sur pied des centres d’initiation à la langue anglaise surtout. L’anglais étant encore perçu comme la bête noire des francophones. Si plusieurs ici ont honte de vomir des fautes, ce n’est pas le cas des anglophones qui, lorsqu’ils se décident de s’exprimer en français, s’en foutent des fautes. Ils n’ont aucuns soucis d’articles. L’essentiel est que le message passe et qu’ils soient compris.
La commission Musonge serait un coup d’épée dans l’eau si et seulement si, les populations elles-mêmes ne s’adonnent pas. Chacun à son niveau devrait faire un effort de s’initier à la culture du bilinguisme sans toutefois abandonner sa propre langue.