Après quatre heures d’un match épique, Rafael Nadal s’est ouvert une voie royale vers un 14e titre à Roland-Garros. L’Espagnol a dominé le tenant du trophée, 6-2 4-6 6-2 7-6 (7/4), dans le choc des quarts de finale
Le 59e épisode a tenu en haleine jusqu’à une heure du matin passée les amoureux du tennis. Au bout d’un énième duel mémorable, Rafael Nadal a défié la logique face à Novak Djokovic en quarts de finale de Roland-Garros, dans la nuit de mardi à mercredi. Pour une place en finale, il affrontera le N°3 mondial Alexander Zverev, tombeur du phénomène espagnol Carlos Alcaraz. Même avec une préparation loin d’être idéale, Nadal, comme chez lui sur la terre battue parisienne où il a triomphé 13 fois, avait promis d’«essayer de toutes ses forces». Il s’est agrippé à sa profession de foi pour faire mordre la poussière au N°1 mondial et tenant du titre 6-2, 4-6, 6-2, 7-6 (7/4) après 4h12 de combat. Non sans avoir écarté deux balles de cinquième set.
«C’est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d’être capable de jouer au niveau dont j’avais besoin pour avoir vraiment une chance», avoue Rafa, lui-même «surpris» par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement. A une dizaine de jours du Grand Chelem parisien, son pied gauche, rongé depuis qu’il a 18 ans par un mal «chronique et incurable» (nécrose de l’os scaphoïde), l’a trahi une fois de plus.
«Ce n’est pas la première fois qu’il parvient à revenir à 100% physiquement quelques jours seulement après avoir eu mal et être tout juste parvenu à quitter le court sur ses pieds», a commenté le Serbe.
Une détermination farouche
Il s’agit du premier match mettant aux prises deux joueurs à la tête d’une collection d’au moins 20 trophées en Grand Chelem (21 pour Nadal, 20 pour Djokovic). Le premier aussi entre deux joueurs ayant accumulé au fil de leur carrière d’exception
plus de 1000 victoires sur le circuit et plus de 300 en Grand Chelem. Pendant près d’une heure et demie, Nadal, tout le stade ou presque acquis à sa cause, a fait cavalier seul jusqu’à mener 6-2, 3-0 double break, il a récité son tennis comme dans un rêve. Un 6-1 infligé par Djokovic plus tard, les deux joueurs étaient à égalité une manche partout. Avec sa détermination farouche si caractéristique, l’Espagnol est reparti au combat comme si de rien n’était. Après trois heures de jeu, c’est lui qui a viré en tête, deux sets à un. Mais même à minuit passé, après trois heures de match, dos au mur, Nole n’a pas abdiqué. A 5 jeux à 3, il s’est procuré deux balles de cinquième manche. En vain, personne n’a la tête aussi dure que le gaucher majorquin, finalement victorieux au jeu décisif. Djokovic ne rejoindra pas Nadal au nombre de couronnes en Grand Chelem au bout de cette édition 2022 de Roland-Garros. Rafa a même une occasion de s’échapper en tête.
